Dimanche 30 novembre 2014, Francisco Javier Romero Taboada est mort à la suite d’une agression fasciste à Madrid. Âgé de 43 ans, celui que ses proches appellent »Jimmy » laisse derrière lui un enfant de 4 ans. Onze autres personnes résultèrent blessées dans ce qui s’avèrerait être un guet-apens d’extrême droite. Comme d’habitude, les médias et les autorités masquent la portée politique de l’acte, ramenant tout à une confrontation entre »extrémistes ».
C’était un jour de match de football dimanche dernier en Espagne. L’Atlético Madrid recevait le Deportivo de La Corogne au stade Vincente Calderón de la capitale. Des supporters galiciens du groupe »Riazor Blues », dont Jimmy faisait partie, s’y rendirent vers 8h30 du matin en car. Ils furent violemment accueillis par 200 fascistes du groupe madrilène »Frente Atlético ». Selon le témoignage recueilli par Radiotelevisión Gallega auprès d’une des victimes, »ces assassins ont failli nous tuer. Il y a beaucoup de blessés. (…)nous allions vers un bar et au bout de 5 minutes ils sont apparus. Avec des barres de fer, des couteaux. La police a pris beaucoup de temps pour venir. Ceux qui tombaient en chemin étaient roués de coups de pieds. Certains portaient des couteaux. En plus, celui qui était le plus gravement blessé a été jeté à la rivière. Si on était pas parvenu à nous enfuir il y aurait eu plusieurs morts. » Celui qui fut jeté à la rivière était Jimmy, selon diverses sources et une vidéo de El País.
Malgré ses appels à l’aide et les demandes d’intervention de plusieurs personnes auprès de policiers présents sur place pour le secourir, lesquels ne firent si ce n’est répondre qu’ils attendaient du renfort, il dut attendre 30 minutes dans l’eau froide de la rivière Manzanares pour que les pompiers le sortent de là. Souffrant d’hypothermie et d’un arrêt cardiorespiratoire, il fut transporté à l’hôpital. Il y décédera des suites de coups portés à la tête et au corps avec des barres de fer et d’un arrêt cardiaque. A peine perdait-il la vie, que les médias s’emballent et, singeant les versions officielles de la police, répètent mot pour mot la version officielle malgré l’existence de témoignages divergents. Une fois de plus, il ne s’agit que de bandes violentes qu’il convient de renvoyer dos à dos : « évitons la dimension politique (fascistes du »Frente Atlético » contre antifascistes du »Riazor Blues »), ce ne sont que des »ultras », et focalisons-nous sur la violence de bandes ». Selon la version officielle de la police, contredite par les premiers éléments de l’enquête, les deux groupes se seraient donnés rendez-vous pour se taper dessus les uns les autres sur les réseaux sociaux et par téléphone. Au vu des faits, ceci semble dur à concevoir étant donné que face à 200 fascistes armés, les antifascistes étaient nettement inférieurs en nombre et sans armes. A ce titre, le chauffeur du car, interviewé par la Cope coruñesa, précise que »les médias sont en train de dire des mensonges. Nous n’avons jamais vu de barre de fer lors de notre ramassage des jeunes, ni d’arme blanche ni rien d’autre. C’est même plus, on n’a même pas ouvert le coffre. » Toutefois, il y a bien un SMS qui a circulé enter les membres du »Frente Atlético » la veille : »on s’est mis d’accord pour sept heures sur le lieu habituel. Soyez à l’heure. » Cela confirmerait qu’il s’agit d’un guet-apens fasciste visant à prendre par surprise les supporteurs antifascistes avec un recours extreme à la violence, de manière lache : en surnombre et armés. Vingt-et-une personnes furent détenues : douze seraient du »Riazor Blues » (dont plusieurs arretés à l’hopital), six du »Frente Atlético », deux du »Rayo Vallecano » (qui dément toute participation à la bagarre) et une d’ »Alcorcón ». Quatre-vingt-dix personnes seraient identifiées.