Par Quentin (AL Rennes)
Depuis plusieurs mois, deux mouvements sociaux d’ampleur contestent le modèle néolibéral imposé durant la dictature militaire chilienne. L’un remet en cause les retraites par fonds de pension, l’autre réclame la gratuité de l’éducation à l’université.
Au Chili, le système de retraite est assuré par les administrations de fonds de pension (AFP), des entreprises dont le but est le profit. Ces fonds de pension privés apportent des capitaux sur le marché financier pour des entreprises chiliennes ou des multinationales. Au détriment des travailleurs et des travailleuses, les AFP génèrent des profits à partir des retraite, dont le montant dépend de la rentabilité de ces fonds, selon les fluctuations du marché financier. Ce système de retraite individuel et néolibéral a été imposé en 1981 par la privatisation de la Sécurité sociale, sous la dictature du général Pinochet. En effet, la dictature a instauré une répression militaire, policière et judiciaire féroce, remettant en cause les droits fondamentaux d’expression, de réunion, d’organisation des travailleurs et des travailleuses et de la population en général.
Dans cette configuration, la capacité de résistance du mouvement social a été fortement réduite, laissant le champ libre aux Chicago Boys, ces économistes néolibéraux formés aux États-Unis qui ont mis en œuvre les politiques économiques de privatisation de l’économie avec l’aide des militaires. Notons au passage que les retraites des militaires, elles, ne fonctionnent pas avec le modèle des AFP mais suivant le modèle antérieur, et sont beaucoup plus élevées.
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