La victoire de Trump ou la défaite pour le mouvement féministe

Par Sasha  (Féminisme Libertaire Bruxelles)

15151490_901032363364892_176955696_nLe républicain Donald Trump vient d’être élu 45ème président des États-Unis d’Amérique malgré ses positions ouvertement conservatrices. Sa victoire présidentielle est une victoire décomplexée du sexisme, de la misogynie, du racisme et de l’homophobie. Cet article a pour attention de porter des clés de compréhension au vote des femmes blanches envers le parti républicain et la personnalité de Donald Trump. Pourquoi les femmes blanches ont fait le choix de leur classe sociale, économique, politique et culturelle ? En quoi l’élection de Trump est une défaite pour tout le mouvement féministe et un succès de l’antiféminisme ?

Avant tout, l’issue des dernières élections étasuniennes, quelles qu’elles soient, ne constituaient incontestablement pas un événement caractéristique d’un changement social face aux différents systèmes d’oppression. Si l’élection d’Hillary Clinton présentait un enjeu symbolique et historique dans une institution traditionnellement masculine, il serait hypocrite de dénier son éventuelle influence dans la continuité des guerres impérialistes menées par les USA, sous couvert d’une prétendue posture progressiste (en opposition à Trump). En tant que collectif anarchiste et féministe, nous croyons seulement au pouvoir des mouvements sociaux pour envisager l’abolition des inégalités.

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Intersectionnalité : Qu’est-ce que le féminisme décolonial ?

Hourya (AL Tarn)

photographing-the-human-faces-of-protest-movements-1476390113Les « femmes » ne forment pas une classe homogène. Au sein des femmes il existe des expériences vécues différentes de la domination selon que l’on soit blanche ou racisée. Le féminisme décolonial entend prendre en compte la spécificité de l’oppression des femmes racisées dans leur lutte.

La postcolonialité désigne la manière dont les anciennes sociétés coloniales ont été façonnées par l’esclavage, la colonisation et les discriminations raciales. Par extension, elle renvoie aux discours et pratiques qui organisent la continuité sous d’autres formes d’une telle structuration sociale, une fois abolies l’exploitation et la ségrégation officielles.

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Mettre le feu à la corde : sur la révolte de Baltimore et les autres à venir

Par Romina Akemi (Black Rose Anarchist Federation / Federación Anarquista Rosa Negra), traduit de l’anglais par Alternative Libertaire Bruxelles

LOS ANGELES, CALIFORNIE

Baltimore-uprisingAu petit matin du 1er mai, Marilyn Mosby, procureure général de la ville de Baltimore, annonçait des poursuites pénales à l’encontre des six policiers responsables du meurtre de Freddie Gray. Les poursuites comportent le meurtre au second degré et l’homicide involontaire. Victoire amère qui illustre l’impact des manifestations de masse face à l’injustice. Durant son annonce Mosby a affirmé « citoyens de Baltimore et manifestants de toute l’Amérique. J’ai entendu votre appel ; pas de justice, pas de paix. Votre paix est pourtant nécessaire pour que je puisse livrer justice au nom de ce jeune homme ».

Alors que des milliers de manifestant.e.s marchaient dans les rues de Baltimore et à travers tout le pays, il parait évident que ce camouflet de justice n’est pas suffisant. Dans un article du New York Times, un habitant de Sandtown dans le Winchester affirmait “je pense qu’ils poursuivent les officiers de police juste pour calmer la population, mais je ne pense pas qu’ils seront reconnus coupables”.

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Baltimore : Émeutes, Races et Capitalisme

Par La Ligue Communiste de Tampa

Capture2Alors que les émeutes anti-flics à Baltimore et ailleurs font rage, les appels à la « communauté » ignorent les profondes contradictions de classe qui sont à la racine de ces émeutes.

L’ordre public et la sacralité de la propriété privés; tels sont les cris de ralliement de ceux qui veulent écraser les émeutes de Baltimore, de Ferguson et de Los Angeles. En réponse à ce qu’elle ne comprend pas, la presse bourgeoise, et plus largement toutes les forces de la société capitaliste, sont mobilisées contre ce qu’elles pensent n’être qu’un phénomène irrationnel.

Les journalistes locaux présents sur le terrain parlent du caractère de « la foule » de ces manifestations. Sur ce même terrain, il n’est pourtant question pour eux que d‘un seul impératif ; la sécurité publique.

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Entretien avec Lorenzo Kom’Boa Ervin militant et auteur de « Anarchism and Black Revolution »

Qu’est-ce qui t’a radicalisé et mené vers une vie de militantisme politique ? Qu’est-ce qui t’a mené vers l’anarchisme ?

Lorenzo Kom'boa Ervin
Lorenzo Kom’boa Ervin

J’ai été élevé dans le « Vieux Sud » avant l’avènement du mouvement pour les droits civiques des années 50 et 60. Bien que les protestations aient débuté et continué dans des villes du Sud dés 1954, ce n’est qu’avec le boycott des bus à Montgomery (Alabama) qu’elles sont de fait devenues plus qu’un phénomène local, et ont pris une importance nationale. Le boycott des bus est devenu un évènement de renommée mondiale, et ont fait du Dr. Martin Luther King Jr. un personnage d’envergure internationale. Issu de la base, ce boycott m’a influencé ainsi que des millions d’autres Africaines en Amérique car il reflétait le désir des masses noires de détruire les institutions étatiques blanches racistes qui existaient à l’époque dans le Sud.

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Une «  black revolution  » reste à faire

Par Commission antiraciste d’Alternative libertaire

042851-000_angeladavis_02Des noirs américains des années 1960 aux racisé-e-s en France ou en Belgique aujourd’hui, on constate que les groupes sociaux racisés finissent toujours par vivre les mêmes maux. Il y a des explications systémiques à cela : le racisme, le colonialisme, le patriarcat, le capitalisme.

Si la domination perdure, il y a aussi des similitudes entre les mouvements de l’immigration des années 1980 en France et le mouvement des droits civiques des années 1960 aux États-Unis. En 1983, les premières Marches pour l’égalité avaient pris pour modèle la fameuse Marche de Washington de 1963 et les méthodes non violentes de Martin Luther King. De son côté, le régime mitterrandien s’était inspiré de la façon dont l’administration Kennedy avait récupéré le mouvement des droits civiques. Ainsi, la radicalité qui avait émergé suite aux Marches fut habilement coupée sous le pied des contestataires. Au final, en France comme aux États-Unis, l’ouverture de hautes sphères de la société ne s’est faite qu’au bénéfice d’une élite intégrée, alors qu’en parallèle la répression et politique carcérale était sans pitié.

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