Édito : Le RIC, oui mais …

En quelques jours, le référendum d’initiative citoyenne (RIC) semble être devenu la solution à tout. L’idée serait de pouvoir proposer ou abroger des lois, de révoquer les élu.es politiques ou encore d’amender la Constitution par référendum, si 700 000 pétitionnaires le demandent.… Lire la suite

Le RIC, vu par un communiste libertaire suisse

Par Guillaume (Paris nord-est)

Depuis qu’une partie des gilets jaunes se passionne pour le référendum d’initiative citoyenne (RIC), il a beaucoup été fait référence à l’exemple Suisse. Quelques précisions et réflexions.

Parce que le RIC est le cheval de bataille d’Étienne Chouard, un confusionniste notoire, beaucoup de révolutionnaires ont tendance à ne voir dans ce slogan qu’un « cheval de Troie » de l’extrême droite.

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Citoyennisme : Une stratégie inoffensive face au capitalisme

Floran Palin (AL Marne)

Le citoyennisme propose en général un recyclage des recettes passées, qui ni à la hauteur de la crise que rencontre le capitalisme, ni satisfaisant politiquement, ne promettant qu’une meilleure gestion du capitalisme.

Le citoyennisme est une nébuleuse, un mouvement épars, sans programme cohérent, mais reprenant et mélangeant les analyses et propositions d’auteurs altercapitalistes médiatisés. Pour autant, ces auteurs nous conduisent dans l’impasse pour en finir avec les crises et les inégalités.

Bernard Friot : un collectivisme économique relooké

Le projet de société de Bernard Friot repose sur cinq piliers : la suppression de la propriété lucrative, remplacée par la propriété d’usage, le versement d’un salaire à vie, la rémunération à la qualification (selon une échelle de une à quatre fois le smic, avec un smic net à 1500 euros), l’extension de la cotisation comme alternative au salaire direct, la création monétaire sans crédit. Il rappelle grandement les bases du collectivisme économique, alliant propriété collective (ici gérée par l’Etat), et distribution marchande (contrairement au communisme, qui la supprime).

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Réformisme : De quoi le citoyennisme est-il le nom ?

Par Matt (AL Montpellier)

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Nuit debout Paris République 13 mai 2016.

Partout en Europe, de nouveaux mouvements de gauche radicale se développent : Syriza en Grèce, Podemos en Espagne, la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon… En quoi sont-ils nouveaux par rapport à la « vieille » social-démocratie ou les courants révolutionnaires ? Leur point commun est de s’appuyer sur le « citoyennisme », nouvelle idéologie à la mode. Pourtant, celle-ci est critiquable voire problématique. Petit tour d’horizon…

Pour comprendre la situation politique actuelle, il faut faire un détour par la crise financière de 2008. Le massif soutien aux banques crée un endettement des États qui a pour conséquence des politiques d’austérité délétères : augmentation du chômage, baisse des salaires, démantèlement des aides sociales… La crise économique, liée à un essoufflement de la dynamique du capitalisme, est durable.

En termes politiques, elle cause l’accélération de la mise en place d’une gestion technocratico-sécuritaire du politique : gauche social-démocrate et droite conservatrices de gouvernement se ressemblent désormais comme deux gouttes d’eau et leur programme est simple : mettre en place des mesures néolibérales et dans le même temps développer le sécuritaire pour museler et réprimer toute contestation potentielle…

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Les sources de l’hétéronomie

Par Julien Clamence

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J’ai eu l’occasion, dans un précédant billet, de présenter rapidement la pensée de Cornélius Castoriadis et plus spécifiquement son projet d’autonomie. L’autonomie est pour lui l’émancipation individuelle et collective, la capacité de l’individu de construire son univers social et politique avec les autres. Or, Castoriadis a aussi beaucoup théorisé les causes de l’hétéronomie, l’état ayant dominé l’espèce humaine pendant presque toute son histoire. L’hétéronomie relève de toutes les formes de dépendances des individus à des institutions héritées et imposées ; elle signifie aussi l’incapacité des acteurs politiques à mettre en question la société, à détruire les formes sociales aliénantes et à en fonder de nouvelles, plus émancipatrices. Intéressons-nous cette fois aux sources de l’hétéronomie.

Castoriadis évoque explicitement deux grandes sources : la privatisation des individus et la bureaucratisation des organisations politiques et économiques. Les deux se nourrissent l’une l’autre ; la privatisation permet à la bureaucratie d’asseoir son hégémonie structurelle et la bureaucratie renforce le sentiment d’impuissance qui conduit au retrait des individus dans leur sphère privée, leur oïkos. Castoriadis dénonce également une l’apathie politique, liée aux deux phénomènes précédents, mais qui s’exprime plutôt en une forme de crétinisation de la société. Ce concept parcourt son œuvre en filigrane. Les sociétés occidentales, fortes d’un savoir millénaire et des révolutions scientifiques et philosophiques des siècles derniers s’enfonceraient dans une reproduction de la bêtise comme moyen de contrôle des peuples. Le philosophe peut ainsi dire, je paraphrase : agir c’est éteindre la télévision ; on acquiert sa liberté en agissant et non en consommant, en étant actif et non passif.

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Le projet d’autonomie comme projet libertaire

Par Julien Clamence

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Cet article se donne deux missions : la première est de faire connaître, succinctement, la pensée de Cornélius Castoriadis, philosophe politique indispensable du XXème siècle ; la seconde est de présenter le projet d’autonomie castoriadien dans une optique anarchiste et même d’en faire une arme d’émancipation du socialisme libertaire.

Cornélius Castoriadis, émigré grec qui a refait sa vie en France, commence son parcours politique au sein de la IVème Internationale puis glisse, pendant la deuxième moitié de sa vie, vers un conseillisme non-marxiste. Ce qui rend ses écrits extrêmement intéressants, c’est qu’il est un penseur complet. Il a tenté, et à mon avis réussi, de fonder un système philosophique global en mêlant la philosophie métaphysique, morale et politique, à la psychanalyse, aux sciences humaines et même à une certaine conception des sciences exactes. Rejetant violemment la neutralité axiologique – c’est-à-dire l’attitude qui consiste pour le chercheur à mettre de côté sa conception du monde et ses valeurs –, il a fondé son action sur la réalisation du projet d’autonomie.

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