Flo (AL Marne)
En Belgique comme en France, les mesures défendues le gouvernement s’inscrivent dans un long processus de mesures néolibérales visant à accroître les profits, diminuer les salaires et saper la protection sociale. Cette volonté de profit s’inscrit dans le contexte d’un capitalisme en crise, dont les solutions palliatives ont démontré leurs limites. À nous d’inscrire les combats d’aujourd’hui dans le cadre d’un projet de société émancipée dans l’avenir.
La loi travail s’inscrit dans la continuité des réformes néolibérales menées par les gouvernements successifs depuis le tournant marqué par la mise en place du gouvernement Martens-Gol en 1982. La crise de 1974 s’est traduite par le constat de l’échec des politiques keynésiennes (investissements de l’État pour stimuler la production et la consommation) et redistributives (hausses des salaires), dont les limites se sont révélées dans les années 1980. La chute des taux de profit et les ralentissements de la croissance ont entraîné l’impossibilité d’assurer à la fois investissement, protection sociale et remboursement de la dette croissante de l’État, liée aux politiques sociales keynésiennes d’avant crise.
Le projet néolibéral était alors de redresser les taux de profit par tous les moyens, en jouant sur tous les leviers d’augmentation de la plus-value, c’est-à-dire sur tout ce qui permet de produire autant ou plus sans dépenser davantage, ou en dépensant moins, notamment au niveau des salaires. En découlent des politiques visant la flexibilité à l’embauche et la facilitation des licenciements, la diminution des salaires, l’augmentation du temps de travail sans hausse de salaires, l’intensification des cadences, la hausse de la productivité technique, les délocalisations. En découlent aussi les logiques de démantèlement des acquis salariaux, les réductions de taxes sur les entreprises, (en réduisant les budgets des services de l’État), ainsi que les cadeaux fiscaux faits aux patrons (pour stimuler la production et l’embauche).
Continue reading « La loi travail, ultime stade de la crise capitaliste »