Harcèlement sexuel : Reprenons la rue aux machos

Par Auréline (AL Toulouse)

10269483_254564768061513_846998297228594803_nLa plainte pour harcèlement sexuel à l’encontre d’Éric Raoult, dénoncé par sa collaboratrice, a remis sur le tapis le sujet du sexisme ambiant, que ce soit au travail, à l’université ou dans la rue. La lutte quotidienne reste à mener pour éradiquer ces violences répétées et aux conséquences nombreuses.

Depuis mars dernier, l’ancien maire UMP du Raincy (93), Éric Raoult, fait l’objet d’une enquête suite à la dénonciation d’Agnès Desmaret, ancienne directrice du centre communal d’action sociale (CCAS) de la ville, qu’il a licenciée après presque un an de harcèlement sexuel et plus de 15 000 textos à caractère sexuel. La ligne de défense de l’élu réutilise les classiques du genre : la négation des violences (il s’agissait pour lui d’un jeu de séduction mutuel), l’excuse de la plaisanterie (tout ça c’était pour rire, les femmes n’ont vraiment pas d’humour), et enfin, la culpabilisation de la victime, qui, apprend-on, s’est fait refaire les seins au cours du mandat de Raoult, ce qui veut bien dire qu’elle cherchait à le séduire, non ?

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La synthèse entre l’anarchisme et le marxisme

Par Patrice Spadoni

tumblr_mck22jyqTD1rgok2xo1_1280L’hypothèse de Daniel Guérin, celle d’une synthèse à venir de l’anarchisme et du marxisme, trouve précisément aujourd’hui, dix ans après sa mort, de bonnes et de nouvelles raisons pour être réexaminée. En effet, ces dix années ont tout d’abord vu s’effondrer l’empire soviétique, et avec lui les illusions qui avaient dominé pendant plus de soixante ans une grande partie de la gauche et de l’extrême gauche.

Pendant des décennies, Daniel Guérin fut l’un des plus vigoureux critiques de ce monstrueux empire du mensonge, dénonçant le stalinisme, mais aussi, bien avant que cela devînt une mode, les tendances jacobines, autoritaires, liberticides, de Lénine et de Trotski. Mais l’effondrement salutaire du mythe soviétique entraîna dans sa chute, un temps, toute idée d’une transformation radicale de la société, fût-elle libertaire ou autogestionnaire : ces dix années ont d’abord vu la victoire idéologique du libéralisme, par disparition de son adversaire officiel, mais aussi grâce à l’active réhabilitation de l’entreprise, diligentée par les partis sociaux-démocrates du monde entier, et par de larges fractions des anciens ou des toujours « communistes », qui découvraient la « liberté », sous sa seule forme « réellement existante », celle du marché capitaliste.

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Point de vue : Crise du capitalisme et fausses solutions

Par Wil (AL Paris-Nord-Est)

Marx_est_mortLe principal reproche que l’on peut adresser aux « réformistes » ne vise pas la modestie de leurs revendications. La contestation du réformisme réside dans l’affirmation de son caractère illusoire et fondamentalement irréaliste dans la conjoncture de crise du capitalisme.

Ce qui fonde un positionnement révolutionnaire, c’est la reconnaissance de l’impossibilité de réformes durables dans un sens favorable au grand nombre. Cette impossibilité n’est pas « politique ». Des réformes provisoires pourraient être mises en œuvre à la faveur d’une modification du rapport de force, mais elles échoueraient immanquablement à plus ou moins brève échéance. Plus précisément, si des latitudes existent lorsque l’accumulation connaît une dynamique forte, ce n’est plus le cas quand manifestement cette dynamique s’essouffle.

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Bakounine, communiste libertaire avant la lettre

Par Daniel Guérin

Bakunin (1)Notre dette à l’égard de Michel Bakounine est multiple. Mais il en est une qui l’emporte sur toutes les autres. Les communistes libertaires de la fin du XXè siècle lui doivent surtout, bien au-delà de ses polémiques avec Marx, les dépassant à larges enjambées, d’avoir lu dans un avenir bien plus lointain ce que sera un jour le bolchevisme. Assurément, pour ce faire, il s’est montré excessif, souvent injuste, à l’égard de son contemporain, le fondateur du socialisme dit scientifique. Tout au plus certains traits autoritaires et entachés d’étatisme étaient-ils décelables chez Marx, tout en ne se manifestant encore qu’à l’état embryonnaire. Le coup de force du congrès de La Haye de 1872 qui exclut Bakounine de l’Internationale aggrave ces velléités. Bakounine, dans sa polémique, s’en prend moins à son rival qu’à l’Etat populaire (Volksstaat) des lassalliens et sociaux-démocrates, que Marx et Engels mirent trop de temps à désavouer.

Mais, ayant décelé l’embryon, Bakounine a eu la divination géniale de son excroissance future. Si bien que son éreintement démesuré et quelque peu tendancieux se trouvera justifié a posteriori quand il s’appliquera aux épigones abusifs de Marx. La prescience de Bakounine quant aux déviations perverses, avant de devenir monstrueuses, de ce qui prendra improprement le nom de « marxisme », mérite donc de notre part un grand coup de chapeau.

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Les Black Panthers, au-delà du mythe

Par Florian (AL Paris Sud)

Black-Panthers-Party-People (1)L’évocation du Black Panther Party réveille bien souvent des sentiments contradictoires parmi les révolutionnaires, entre fascination et circonspection. Il est donc essentiel d’en avoir une approche détachée pour comprendre la fulgurante histoire de ce parti et tirer le bilan de ces expériences pour les luttes actuelles.

Dès sa création le Black Panther Party (BPP) attire l’attention des autorités américaines et particulièrement celle du FBI, qui va dans les années 1960-1970 être très active contre les mouvements révolutionnaires. Avec le BPP, le FBI va se montrer impitoyable, tous les moyens seront bons pour éradiquer cette organisation politique. D’une certaine manière, le BPP a condensé toutes les peurs de l’Amérique blanche, raciste et puritaine.

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Daniel Guérin, la contestation permanente

Par David Berry, historien (université de Loughborough)

6a00d8341cc27e53ef0115708498eb970b-600wiHistorien engagé, socialiste révolutionnaire (marxiste et libertaire), anticolonialiste, antifasciste, antiraciste, antimilitariste, militant de l’émancipation homosexuelle… Il n’est pas aisé de résumer en quelques mots la contribution intellectuelle et militante de Daniel Guérin au mouvement révolutionnaire, telle a été la diversité de ses engagements pendant plus d’un demi siècle.

Né le 19 mai 1904, Daniel Guérin sera de tous les combats, jouant souvent un rôle de pionnier. Son Fascisme et grand capital de 1936, par exemple, rédigé sur le conseil de Simone Weil et d’autres amis antifascistes et inspiré par les travaux de Léon Trotsky, d’Andres Nin et d’Ignazio Silone, sera une des premières études scientifiques du fascisme, et reste pour beaucoup son chef-d’œuvre.

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