Changer la société, sans se faire berner

Par Flo (AL Marne)

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Emma Goldman s’adressant à des ouvriers du textile à Union Square le 20 mai 1916.

Alors que la société capitaliste est en crise, la contestation est plus que jamais nécessaire. Mais elle peut prendre diverses formes plus ou moins productives… Entre le citoyennisme, le néoréformisme et le radicalisme autonome, les impasses et les chausse-trappes ne manquent pas. Décryptage.

Celles et ceux qui auront fréquenté Nuit debout à un moment ou à un autre du mouvement ont pu être confrontés à une grande variété de discours contestataires. Cetains paraissent novateurs, d’autres une simple resucée des vieilles lunes républiaines, parfois désarmants d’ingénuité, parfois très sophistiqués… Tous méritent d’être discutés.

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Espagne : Combattre les grèves ? Si, podemos !

Par Angel Bosqued, CGT Barcelona (traduction : Abóbora de Playa verde) et Christian (AL 94)

metro1Angel Bosqued, secrétaire aux relations internationales de la CGT de l’État espagnol vit, travaille et milite à Barcelone. Avec lui, nous revenons sur la récente grève du métro et des bus dans cette ville dont la mairie a été récemment conquise par la liste « Barcelone en commun ». Soutenue par Podemos et dirigée par une ex-animatrice du mouvement des Indignés, l’équipe municipale s’est empressée d’imposer un service minimum plus contraignant encore qu’avant.

Transports Metropolitans de Barcelona (TMB) est une entreprise municipale, dont le patron est la mairie de Barcelone. ­S’ajoute ainsi aux revendications qu’on retrouve dans tous les secteurs (salaires, conditions de travail, etc.) celle d’être effectivement reconnu en tant que service public. Car du côté patronal, mairie comprise, il apparaît que cette notion ne connaît guère que deux applications : dans les discours démagogiques avant les élections puis, une fois celles-ci passées, pour justifier des mesures antigrèves (assurant un maximum de « service minimum »).

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Espagne : « Podemos a démantelé le tissu social »

Propos recueillis par Jérémie (AL Gard), traduction de Charlotte, Jérémie et Abobora

podemos-parti-espagne-politique-pablo-iglesias1Alors que le pays connaît une situation sociale toujours aussi critique, une crise politique majeure suite aux dernières élections législatives et une répression du mouvement social qui s’invente des contours légaux avec la désormais tristement célèbre loi bâillon (ley mordaza), les temps sont durs au pays de Cervantes. Petit tour d’horizon de l’actualité sociale et politique outre-Pyrénées avec Hector Martínez, militant d’un groupe libertaire, Action sociale et syndicale internationaliste (Assi) de la ville de Saragosse en Aragon.

Alternative libertaire : Quel bilan dresses-tu des dernières élections, en décembre 2015, dans l’ État espagnol ?

Hector Martinez : Les élections législatives ont redessiné l’équilibre de l’échiquier politique espagnol. La Constitution de 1978 (issue du pacte de la Moncloa) avait créé un modèle électoral qui surdimensionnait le poids de l’Espagne rurale, peu encline naturellement au changement. Cette réalité amplifiait l’idée d’une forme de stabilité avec, dans les faits, deux partis (le Parti populaire, PP, conservateur et profondément réactionnaire, et le Parti socialiste, PSOE) qui se succédaient invariablement au pouvoir.

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Grèce : L’adieu aux illusions réformistes

Par Yannis Androulidakis (Rocinante)

10885529_10152996985672276_178701586058206979_nLes événements de l’été ont laissé le peuple grec dans une situation catastrophique, mais ils auront au moins eu le mérite de plomber les vieilles lunes électoralistes ou référendaires. Et de mettre les libertaires sur le devant de la scène.  Analyse d’un membre de l’Initiative anarcho-syndicaliste Rocinante.

Le 25 janvier, l’élection de Syriza en Grèce a secoué l’Europe. Pour la première fois dans l’histoire contemporaine du continent, un parti de la gauche dite radicale sortait victorieux par les urnes et avait le droit de former un gouvernement.

Le soir même, devant le siège de l’université, les symboles de la résistance contre le gouvernement odieux d’Antonis Samaras étaient présents à la fête : les femmes de ménage licenciées par le ministère des Finances, les travailleurs d’ERT – la télévision publique supprimée –, des immigré.e.s présent.e.s dans la lutte antirasciste, des jeunes militants, des chômeurs, des travailleurs qui avaient subi une dure répression pendant la période 2009-2015.

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Europe : Syriza à l’heure de vérité

Par Benjamin (AL Paris Nord Est)

10885529_10152996985672276_178701586058206979_nDepuis la victoire de Syriza aux élections législatives du 25 janvier 2015, les projecteurs médiatiques sont braqués sur la Grèce et son gouvernement de gauche radicale. Mais l’état de grâce aura été de courte durée. Le résultat des négociations menées avec les créanciers de l’État grec fait déjà grincer des dents au sein même de Syriza.

Dès l’annonce des résultats des élections législatives grecques, les commentaires ont fleuri à la « gauche de la gauche » pour saluer une victoire historique et reconnaître dans Syriza un modèle pour une alternative politique au libéralisme dominant.

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L’hypothèse grecque. Sur les luttes, les alternatives et le dégouvernement

Par Organisation Socialiste Libertaire – Lausanne – Février 2015

10526007_810347929018692_2869869300897579126_nSYRIZA cherche un chemin pour satisfaire, au moins en partie, aux revendications qui l’ont porté au pouvoir et pour desserrer l’étreinte de la dette sur la Grèce. Cette gauche radicale, désormais «de gouvernement», arrive aux affaires en coalition avec les nationalistes de droite de AN.EL et après une victoire électorale certes significative, mais qui fait de la coalition une force majoritaire du point de vue parlementaire mais minoritaire dans la société.

La victoire de SYRIZA est un événement politique, non seulement pour la Grèce, mais pour l’Europe. Il s’agit d’une avancée importante dans la période que nous traversons. Le positionnement politique d’une fraction importante du salariat et du peuple, fût-il à travers le vote et la politique de délégation, n’est pas rien. Il y a un engagement des classes populaires dans ce processus politique. Ne pas sous-estimer cette expression, ne pas la mépriser est nécessaire. Cela n’enlève rien à la fermeté et à la clarté d’une politique qui opte pour l’autonomie populaire. L’action directe de masse, la prééminence du rapport de force sont premières. La question centrale est de viser toujours le déploiement du contre-pouvoir, de la contre-hégémonie, avec à la clef la construction du pouvoir populaire.

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