par San vincente (AL Bruxelles)
Se tenait le 9 mai 2013 , un événement de solidarité avec la Grèce nommé justement « 12h de solidarité avec le peuple grecque ». Précisons que l’objet de cet article n’est pas de jeter l’opprobre sur les personnes participant de bonne foi à une telle initiative. Toute l’hypocrisie est dans la présence de responsables politiques et des sponsors comme la communauté Wallonie-Bruxelles ou des multinationales comme « Leonidas » à cette fête, les mêmes qui imposent à la Grèce des mesures qui la font sombrer dans la barbarie. L’indécence d’un tel comportement est équivalente à celle d’un pyromane venant participer à une charité au bénéfice des victimes de l’un de ses incendies. Ces mêmes responsables viennent se présenter devant nous en déclamant des textes de Platon et d’Aristote sur la démocratie et se plaignent du fascisme en Grèce alors que ce sont eux qui lui préparent son lit. On organise des collectes pour les pauvres grecs qui crèvent de faim dans les rues d’Athènes et d’un autre coté on détruit tous les mécanismes de solidarité qui existaient avant la crise.
A l’image des prêtres du XIXème qui dénonçaient la condition ouvrière et organisaient des œuvres de charité pour soulager les maux de ceux-ci, mais d’un autre coté, ils prêchaient, le ventre plein, la soumission à notre classe en leur expliquant que leur salut n’était pas dans la vie terrestre. La charité, c’est ce sentiment qui prend à la gorge du responsable d’un crime et qui veut amoindrir les saillances les plus prononcées de son ignominie. La charité, c’est la deuxième face de la pièce de l’exploitation capitaliste qui permet à ces porcs de dormir confortablement sur leur lit construit avec le sang, la sueur et le ventre creux du prolétariat.
Malgré l’usurpation du terme solidarité par une initiative de charité, nous sommes pour la solidarité. La solidarité avec le peuple grecque passe par l’abolition des programmes d’austérité mais aussi de lutter ici même contre ce système qui nous veut du mal qu’est le capitalisme. Voilà un programme qui soulagera réellement nos camarades Grecques. Mais cela, ni les classes dominantes d’ici et de là ne l’accepteront car refuser l’austérité c’est couper les perfusions qui alimentent le vampire mourant du capitalisme et ça les séides du capital ne peuvent le concevoir. Les 12h de charité pour la Grèce ne sauveront pas ce pays. Dans 12h la charité passera tandis que la misère, la faim, elles resteront la règle dans la péninsule hellénique.