Par San Vincente

1237684_10151712926568645_1580901615_nAprès avoir ignoré pendant des mois la montée du fascisme en Grèce, les attaques quotidiennes que doivent subir nos camarades, les évictions de squats par l’aube dorée, sa complicité avec l’appareil d’Etat et une partie du patronat et sans oublier les agressions sur toute personne qui ne correspondrait pas à leur vision de la Grèce ethniquement pure, il a fallu que l’un de nos camarades tombent sous les coups des brutes fascistes pour voir les journalistes de toute l’Europe se rendent compte de la menace brune et ils s’en donnent maintenant à cœur joie pour la dénoncer. Cependant ce réveil tardif n’a d’égal que  l’ignorance crasse dont les journalistes bourgeois font preuve dans leurs ineptes analyses du phénomène fasciste.

Nous ne devons pas être dupe, tant que le meurtre de Pavlos sera frais dans la mémoire si courte de nos journalistes bourgeois alors peut être que l’appareil d’Etat montrera un peu d’entrain à punir ses  auxiliaires un peu zélés. Mais dés que la lumière médiatique se fera moins présente, ce sera la même collusion et perte de preuves qui referont surface. Comment pouvons nous croire que le personnel de l’Etat gangrené par le fascisme va de lui même combattre ses propres frères d’armes. Et quand bien, Miklos et ses sbires passeraient par la case mitard (ce qu’il a déjà fait par ailleurs) cela ne ferait que le transformer en martyr pour une partie du peuple. Hitler n’a t’il pas lui aussi séjourné une petite année en prison après un coup d’état manqué, cela ne l’a pas empêché de prendre le pouvoir moins de 10 ans plus tard. Lorsque la crise capitaliste s’approfondira et si le mouvement révolutionnaire prolétarien ne constitue pas une alternative crédible, l’aura de martyr dont jouira l’aube dorée par la répression lui permettra peut être de prendre le pouvoir. Les oripeaux journalistiques nous chantent que la menace est circoncise car les intentions de vote du parti sont passées de 15% à 8,5% (ce qui reste encore supérieur à son score de Juin) mais pour combien de temps? Jusqu’au prochain plan de sauvetage qui saignera encore davantage le prolétariat Grec ? En 1932, toute l’Europe annonçait la fin du parti Nazi car celui-ci avait perdu quelques siège dans une élection et nul ne peut ignorer ce qu’il advint en 1933. Bien sur, l’histoire ne se reproduira pas mécaniquement mais nous devons bien la garder en mémoire pour comprendre le présent.

Le fascisme ne peut se résumer à quelques individus, leaders ou non, des locaux, un parti ou même un corpus idéologique rigide, c’est avant tout un mouvement d’une fraction de la classe bourgeoise  qui ne croit plus en son propre système mais qui ne cherche pas à l’abolir comme le chercherait un véritable mouvement révolutionnaire. Il veut le purifier. Ce mouvement prend racine dans la décomposition du système capitaliste. Or les gouvernements capitalistes d’Europe et de Grèce  n’ont pas encore  trouvé la solution à cette crise. Et pour cause! De notre point de vue, la solution passe par leur propre abolition, la leur ainsi que celle de la classe et du système qu’ils défendent. Pour combattre, nous n’avons rien à attendre des politicards ou de l’Etat.

Alors compagnons, nous n’avons rien à attendre du pseudo-antifascisme d’Etat, seul le mouvement révolutionnaire est réellement antifasciste !

Contre le fascisme, l’Etat et le capitalisme ? Riposte immédiate!