Liberté pour Noelia Cotelo Riveiro, prisonnière torturée, violée et éloignée à cause de sa lutte dans les geôles espagnoles.
Noelia Cotelo Riveiro est, depuis 5 ans, privée de liberté, sous un régime d’isolement strict (régime F.I.E.S). Elle fut emprisonnée pour effectuer une peine d’un an et demi mais son insoumission face à ses bourreaux et la courageuse dénonciation des abus et des violations dont elle eut à souffrir dans les différentes prisons de l’État espagnol, de Brieva et Picassent, ont eu pour conséquence de voir la peine initiale s’allonger de quatre ans.
L’avocat de Noelia a dénoncé publiquement les conditions pénitentiaires infligées, en violation de la réglementation pénitentiaire et des droits fondamentaux.
Noelia a été torturée à de multiples reprises et soumise à une série de restrictions telles que : les communications téléphoniques, les heures de promenade, distribution de vêtements, douches froides, interdiction d’accès aux cours, aux activités sportives ou ludiques, aux soins thérapeutiques,. Elle a été enfermée seule et isolée durant des mois dans une « galerie » (passage) ne pouvant en sortir que deux fois 30 minutes par jour (le règlement pénitentiaire établit que les heures de promenades doivent être au nombre de 3/jr, et dans le cas de sanction maximale de 2/jr sans que cette situation puisse dépasser 14 jours), lui assignant des cellules dans lesquelles règnent un froid insupportable.
Les soins médicaux lui ont été refusés alors qu’elle souffrait d’infection tant à la bouche qu’aux oreilles. Un geôlier lui signifia un jour qu’elle n’avait pas besoin de soins puisqu’« elle allait mourir ici ». Et, au lieu de lui administrer des soins adéquats il lui fut administré différents médicaments sans qu’ils fussent prescrits par un médecin. Une dose élevée de méthadone lui fut ainsi administrée qui provoqua une overdose.
Noelia a pratiqué plusieurs grèves de la faim afin de dénoncer les tortures et brimades auxquelles elle est soumise dont une qui failli lui coûter la vie au point de tomber dans un coma hypoglycémique. Le 23 octobre 2012 un geôlier de la prison de Brieva lui brisa le poignet. A l’aube du 24 octobre alors qu’elle a le poignet cassé, sous psychotropes et menottée au lit un autre geôlier du nom de Jésus, qui avait participé à l’agression antérieure, abusa d’elle sexuellement. Suite à la dénonciation de ces faits et des troubles causés auprès d’autres détenues, le geôlier introduisit une contre dénonciation déclarant que Noelia l’avait agressée. La répression s’intensifia et ses vêtements furent distribués aux autres prisonnières. Suite à sa courageuse et héroïque dénonciation contre les tortures et violations, elle fut déplacée à la prison d’Albolote (Grenade) à plus de 1000 km de sa terre, la Galice. En mai elle a commencé une autre grève de la faim comme forme de lutte contre les attaques perpétrées par une autre geôlière et le traitement irrespectueux qui lui est infligé, les sanctions abusives et la distribution du courrier.
Sa famille, qui souffre de graves problèmes économiques et dans l’incapacité de lui rendre visite, a déclaré publiquement que Noelia fut soumise à un jugement par vidéoconférence sans avocat pour une supposée plainte concernant la prison de Brieva, seule face à un juge qui semble être systématiquement le même. Étant maintenue à demi-droguée avec l’interdiction de parler au juge, il lui est réclamé 60 euros/jour durant 3 mois et frappée d’une autre condamnation de 6 mois. Comme réponse à sa tentative d’introduire une nouvelle plainte contre ces faits, elle a été poussée dans sa cellule sous ces paroles : « il n’y a pas de plainte, rien à couvrir ». Sa famille lance un urgent appel « au secours » déjà que Noelia « est très mal et sans protection face à tellement d’injustice, pleure continuellement, qu’elle est obligée de prendre la méthadone sous la contrainte avec l’interdiction de sortir de sa cellule et qu’ils craignent pour sa vie ».
Nous, le collectif des Femmes Libres de la CNT Zaragoza exigeons :
– qu’une enquête soit faite concernant les abus sexuels commis sur la personne de Noelia à la prison de Brieva, ainsi que sur les lésions et tortures infligées afin d’identifier les responsabilités.
– qu’il ne puisse pas y avoir de gardiens masculins dans les ailes des prisons réservées aux femmes afin qu’elles ne souffrent plus d’aucun épisode de violence machiste, brimade ou attaque à caractère sexuel.
– qu’il soit mis fin à l’impunité et à la complicité entre le corps médical, les juges et les psychologues, assistantes sociales ou tout autre fonctionnaire et acolytes complices de ces pratiques.
– qu’il soit mis fin à l’éloignement utilisé comme forme de répression de la part de l’État fasciste espagnol.
– que disparaissent les prisons et le système pénal qui n’existent que pour soutenir la politique répressive de l’État au service du régime de domination et d’exploitation capitaliste.
– La remise en liberté immédiate de la camarade Noelia Cotelo.
Le cas de Noelia n’est pas unique, les femmes emprisonnées sont oubliées et les prisons pour femmes ignorées. L’indice d’emprisonnement féminin dans l’État espagnol est le plus élevé d’Europe, et depuis les années 80 le nombre de femmes recluses a triplé par rapport à l’indice des hommes reclus : 50 % des femmes emprisonnées sont d’origine étrangère. Seules dans le pays, les abus sexuels sont commis en échange d’allègement des conditions de détention. Le collectif des Femmes Libres de la CNT de Zarajoza insistons auprès de tous les collectifs, syndicats et organisations sociales de Zarajoza et du reste du pays afin de rendre visible et de dénoncer énergiquement et publiquement, avec tous les moyens à disposition, pour qu’il soit mis fin à la situation dans laquelle se trouve la camarade Noelia Cotelo.
Arrêtons de regarder ailleurs et d’être les complices passifs de la situation dans laquelle des milliers de prisonnier-e-s de l’État espagnol se trouvent. Notre lutte pour Noelia est la lutte pour tous et toutes.
NOELIA COTELO, LIBERTE DE SUITE A BAS LES MURS DES PRISONS les FEMMES LIBRES CNT ZARAJOZA Une campagne en solidarité à Noelia est initiée à partir du 20 octobre 2013 en Espagne par différents collectifs de soutien.
Collectif des Femmes Libres de la CNT Zaragoza :http://mujereslibrescntzaragoza.blogspot.com.es