Par Alternative Libertaire
Le Brésil accueille la Coupe du monde de football en juillet 2014, puis les Jeux olympiques en 2016, engloutissant des sommes colossales, alors que nombre de besoins essentiels de la population ne sont pas satisfaits. Pour les besoins du spectacle sportif, plus de 170.000 familles ont été jetées à la rue !
La Fédération internationale de football association (FIFA) et le Comité international olympique (CIO) ne connaissent que la logique du fric. La FIFA, le CIO et les États qui les soutiennent en les abreuvant de fonds publics méprisent les populations qui vivent dans les pays où ils organisent leurs spectacles : dépenses somptueuses, déplacements autoritaires de populations et répression accompagnent généralement ces initiatives.
Le Brésil n’y échappe pas.
Nous affirmons notre solidarité avec celles et ceux qui, au Brésil, refusent que la Coupe du monde de football soit le prétexte à de graves mesures, qui attaquent directement la population, particulièrement les plus pauvres et visent spécifiquement celles et ceux qui résistent et exigent le respect des droits fondamentaux :
Projet de loi étendant très dangereusement le possible recours aux mesures « antiterroristes »
Interdiction et répression envers les manifestations.
Campagnes diffamatoires envers celles et ceux qui s’opposent à la remise en cause des libertés.
Occupation de favelas par des forces militaires et de police, qui prolonge les innombrables expulsions opérées pour les chantiers de la Coupe du monde et des JO de 2016. Plus de 170.000 familles ont été jetées à la rue !
Organisation par les réseaux mafieux d’une prostitution à grande échelle dans toutes les villes où auront lieu les matchs, avec ce que cela implique en termes de violences et de négation des droits humains.
Des organisations syndicales et des mouvements sociaux brésiliens organisent la résistance et refusent à juste titre d’y renoncer pour cause de Coupe du monde de football. « L’argent parvient à la FIFA et aux entreprises. Nous voulons de l’argent pour la santé, l’éducation, le logement, les transports collectifs et la réforme agraire », affirment-ils, et ils ont raison !
Une fois de plus, un « grand évènement sportif », qui se traduit par des milliards de bénéfices (durant la Coupe mais aussi avant et après !) pour les multinationales du BTP, des médias, du commerce, etc., est le prétexte à de graves attaques contre les travailleurs et les travailleuses, contre les populations les plus pauvres, contre les libertés de tous et toutes.
L’été dernier, de gigantesques manifestations dans de nombreuses villes brésiliennes ont mis en lumière les problèmes sociaux que connait ce pays ; des grèves ont lieu chaque jour et d’importants mouvements récents montrent que les travailleurs et les travailleuses ne tairont pas leurs légitimes revendications durant la Coupe du monde, les mouvements de sans-terre luttent sans relâche pour la survie de millions de personnes, d’autres combattent pour le droit au logement tandis que l’armée détruit les bidonvilles sans se soucier le moins du monde des habitants et habitantes, de nouvelles manifestations de masse se font jour, des expériences autogestionnaires de réappropriation de terres, de moyens de production et de lieux de vie sont menées…