Un an et demi après la création de l’UCL, sa commission internationale dresse un premier bilan d’activité, qui s’est accélérée avec la pandémie de Covid-19 et la crise économique mondiale qui rendent cruciale une analyse et une riposte globales.
Nous sommes internationalistes, la révolution sociale ne saurait survivre dans un seul pays. Quand une lutte sociale d’ampleur ou une révolution touche un ou plusieurs pays, il est bien souvent trop tard pour se rendre compte de l’utilité de l’internationalisme. C’est pour cela que face à cette tâche d’ampleur, nous nous efforçons d’organiser sur le long terme notre courant politique à cette échelle. La fusion entre Alternative libertaire et la Coordination des groupes anarchistes qui a donnée naissance à l’Union communiste libertaire (UCL) a eu un effet bénéfique pour l’implication internationale du communisme libertaire français.
Après sa création en 2019, l’UCL a poursuivi son élaboration politique à partir des positions collectives héritées de nos deux précédentes organisations, par exemple sur l’autodétermination des peuples et contre le colonialisme en Palestine. La fusion nous a également aidé dans notre travail en regroupant nos forces pour construire le courant communiste libertaire au niveau international. Nous produisons des analyses et des communiqués sur les luttes dans d’autres pays comme celles de la classe ouvrière biélorusse contre Loukachenko [1], des classes populaires libanaises [2] ou bien sur la crise sanitaire et sociale contre le Covid en Amérique latine [3].
Nous tâchons aussi de faire vivre la solidarité internationaliste en France, l’année dernière nous avons organisé dans de nombreuses villes une tournée féministe avec des camarades de la Fédération d’organisations de base (FOB) [4] d’Argentine.
Nous poursuivons également nos relations avec les organisations de notre courant politique, notamment en Europe et en Amérique latine mais aussi dans les autres régions du monde. Une carte et une liste sur notre site recensent les organisations politiques à travers le monde avec lesquelles nous entretenons des relations.
Le courant communiste libertaire est doté depuis 2005 d’un média en ligne international, Anarkismo.net, qui rassemble des organisations d’Europe, d’Amérique, d’Afrique et d’Océanie et publie des analyses et des déclarations sur la situation politique de leurs pays respectifs, des contributions individuelles et élaborent également des prises de positions communes. Il s’agit de l’effort le plus durable et concret de coopération et de structuration de notre courant.
Lors de la crise sanitaire et sociale du printemps 2020, une coordination internationale a été impulsée, regroupant une vingtaines d’organisations communistes libertaires et anarchistes sociales sur cinq continents qui sont membres du réseau Anarkismo, comme l’UCL, ou qui en sont proches. De nos échanges sont sorties des analyses de la conjoncture internationale, par exemple sur la période de la crise sanitaire et économique liée au Covid et sur les résistances de notre camp social [5].
Cette coordination a permis de produire des expressions communes, sur le rôle de la lutte des femmes pendant le confinement, sur l’actualité des mouvements antiracistes lors de l’été 2020 à travers le monde [6] et récemment une déclaration de solidarité pour la libération des prisonniers et prisonnières politiques des révoltes au Chili signée par plus de vingt organisations [7].
Pendant le confinement du printemps 2020 nous avons également participé à une discussion retransmise en direct sur les réseaux sociaux avec des organisations communistes libertaires comme Black Rose / Rosa Negra (Etats-Unis) et Solidaridad (Chili), pour échanger sur nos situations sociales et sanitaires nationales respectives et nos perspectives de lutte.
ÉCHANGES ET ANALYSES SUR LES CRISES
La structuration de notre courant à l’échelle internationale est loin d’être arrivée au stade d’une internationale communiste libertaire. Nous avançons pas à pas. Nos liens nous permettent d’accompagner des organisations communistes libertaires ou anarchistes sociales dans leur développement, comme la récente organisation allemande Die Plattform, en bénéficiant de l’expérience politique et stratégique accumulée dans d’autres pays. Et aussi en transmettant et en partageant entre nous nos pratiques d’animation autogestionnaire dans les contre pouvoirs et dans les luttes. C’est bien l’autogestion des luttes des travailleurs et des travailleuses et de l’ensemble des opprimé·es qui sera le prélude de l’autogestion de la société toute entière.
La commission internationale de l’Union communiste libertaire