Par Mario Lafaye (CAL-BXL)
Malgré la chute du bloc soviétique, malgré la révélation au public des crimes du stalinisme et des conditions de vie atroces (y compris pour les travailleurs) dans les dictatures du bloc de l’Est, une partie de la population rejette encore le capitalisme et propose envers et contre tout un projet communiste comme alternative. Qui donc sont ces militants qui semblent fous ?
Certains diront qu’il s’agit d’anciens privilégiés nostalgiques qui s’accommodaient du manque de liberté, car ces régimes leur assuraient une vie tranquille. Pourtant parmi les militants communistes, une bonne partie est née après 1989 et vient de pays n’ayant jamais fait partie du bloc de l’Est. D’autres diront que ce sont de jeunes idéalistes qui choisissent le projet communiste pour se donner une attitude de rebelle. « C’est vrai », diront-ils « moi aussi quand j’étais jeune j’étais trotskiste, Guévariste, etc., mais après je suis revenu à la raison ». Pourtant la difficulté de la vie de militant (coût en temps, en argent, répression policière, etc.) aurait dû venir facilement à bout de l’unique envie qu’auraient ces jeunes de passer pour des rebelles.
En réalité, la raison qui explique l’existence de militants communistes (notamment parmi les jeunes) encore de nos jours est bien plus simple : le système capitaliste ne permet pas d’offrir des conditions de vie décentes à toute la population et le projet communiste représente toujours une alternative viable.
La vie sous le système capitaliste : Démocratie et marché libre ? :
Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, je me permets de rappeler que la vie en système capitaliste est un enfer pour la majorité des êtres humains. Les personnes n’ayant pas eu la chance de naître dans une famille aisée vivant dans les pays du premier monde (à savoir les USA et les pays d’Europe occidentale) souffrent au quotidien de nombreuses situations injustes générées directement par le capitalisme. Ainsi la pauvreté augmente alors que la production de richesses n’a jamais été aussi élevée. Les travailleurs sont obligés d’accepter des emplois sous n’importe quelles conditions et à n’importe quel salaire pour survivre. La crise économique sert de prétexte pour détruire les acquits du mouvement syndical tels que la sécurité sociale, les allocations de chômage,etc. Pendant que nos conditions de vie empirent, les riches accumulent toujours plus de richesse à tel point que désormais les 10% les plus riches de la planète détiennent 85% du patrimoine mondial.1 Et malheur à ceux qui oseraient contester cette injustice, les états avec leurs polices, leurs armées et leurs services de renseignements travaillent à réprimer tout mouvement de contestation.
Quand au sort des populations ne vivant pas au centre de l’économie mondiale il est bien pire que celui que nous connaissons. Alors que la colonisation appartient officiellement au passé, des peuples subissent encore aujourd’hui l’impérialisme des grandes compagnies (comme le montre la mise au service de l’état brésilien au profit de la FIFA) qui agissent souvent par l’intermédiaire des états impérialistes (l’intervention militaire française au Mali pour protéger les intérêts d’Areva en est un bon exemple). De ce fait, des populations entières sont obligées de quitter leur pays pour trouver un avenir meilleur dans les pays du Nord où elles sont exploitées par des patrons peux scrupuleux2, traquées par la police, expulsés au mépris des dangers qu’ils courent,etc.
N’oublions pas non plus que le capitalisme génère d’autres types d’organisations utilisant la violence pour opprimer et déposséder les travailleurs. On peut citer l’exemple du crime organisé qui prospère grâce à la pauvreté en profitant de la misère dans laquelle beaucoup de gens vivent (via la vente de drogue dans les quartiers, les extorsions ou encore le trafic d’êtres humains). Pour les plus naïfs, il est important de préciser que les chefs de ces organisations mafieuses collaborent avec les élites étatiques et avec les compagnies privées légales3.
Ce système va même jusqu’à mettre en péril la survie de l’humanité tout entière puisque
l’exploitation économique toujours plus grande de notre planète rendue nécessaire par le besoin de croissance, risque d’avoir des conséquences irréversibles sur l’environnement.4
Après cette liste loin d’être exhaustive on ne peut que constater qu’exploitation, pauvreté, et violence sont les lots quotidiens de la majorité des êtres humains sous le capitalisme.
Réforme ou révolution ? :
À moins d’êtres insensibles à ces nombreux drames qui se passent sous nos yeux, il est évident qu’il est nécessaire d’y trouver des solutions. Mais une question se pose encore « Est il possible de trouver des solutions dans le cadre du système capitaliste ? » ou plus simplement « Le système capitaliste est il réformable ? ». La réponse à cette question peut se trouver dans l’analyse marxiste de l’économie et de la société.
Marx analyse les sociétés au travers du matérialisme dialectique :
Matérialisme signifie que la cause première de toute chose est matérielle (ce qui est physique, ce qui peut être observé, sentit, touché, etc.).
Ainsi selon Marx la manière dont s’organise une société provient avant tout de contraintes physiques (par exemple la production de biens, la présence de ressources sur un territoire ou encore le niveau d’évolution des technologies, etc.). De ces conditions matérielles découlent les idées (les projets politiques, des idéologies telles que les religions, etc.) qui en sont donc la conséquence et non la cause.
Selon Marx, la dialectique serait un outil permettant d’analyser l’évolution des sociétés au travers de ses contradictions. Lorsqu’il y a deux éléments antagonistes (la thèse et l’antithèse), cela génère une contradiction . Celle-ci va soit déboucher vers une destruction de la thèse et de l’antithèse, soit vers une fusion entre ces deux éléments qui crée une synthèse (un nouvel élément) ainsi que son opposé « l’antisynthèse », générant une nouvelle contradiction et ainsi de suite.
Ces deux notions permettent à Marx d’analyser l’évolution et l’architecture des sociétés.
Chaque système économique dépend avant tout du niveau des technologies disponible pour la production de biens, à chaque niveau technologique correspond un type de rapports de production (esclavage, servage, salariat). Les sociétés se divisent alors en fonction de la place qu’occupent les groupes d’humains dans ces rapports de productions ; il s’agit des classes sociales. L’agencement de ces conditions matérielles forme l’infrastructure des systèmes économiques (leur base matérielle).
Quant aux institutions, régimes politiques, et religions, elles forment la superstructure des systèmes économiques. C’est-à-dire qu’elles existent et s’organisent non pas de manière autonome, mais en fonction de l’organisation de l’infrastructure. La superstructure est donc directement dépendante de l’infrastructure. Le rôle de cette superstructure est d’assurer la pérennité du système en place. Ainsi par exemple, l’état utilisera sa police pour réprimer toutes révoltes tandis que les religions, les médias et l’école fourniront une justification idéologique au système en place afin de prévenir l’émergence d’idées contestataires.
L’évolution des sociétés quant à elle, trouve son origine dans la contradiction qui se crée entre les niveaux technologiques des forces productives et les rapports de productions qui leur correspondent. En effet la technologie a tendance à évoluer de manière constante (on fait tout les jours de nouvelles recherches qui amènent à l’invention de nouvelles machines, de nouveaux produits, etc.) alors que les rapports de productions évoluent quant à eux par palier. En effet ces rapports de production ne peuvent pas s’adapter de manière constante aux nouvelles technologies. Peux à peux la contradiction entre le niveau technologique des forces productives et les rapports de productions devenus inadapté, amène à des tensions dans la superstructure qui vont déboucher sur des révolutions. La Révolution française de 1789 en est un exemple typique : alors que les technologies permettaient de commencer l’industrialisation du pays et le passage au capitalisme bourgeois, les rapports de productions (le servage et les corporations d’artisans) empêchaient cette évolution. La bourgeoisie a donc pris le pouvoir afin de passer aux rapports de production capitaliste (à savoir le salariat généralisé) et de mettre en place une superstructure (passage à un état bourgeois, interdiction des corporations,etc.) assurant sa nouvelle position dominante.
De nos jours les cette contradiction entre technologies et rapports de production est visible dans un phénomène appelé « la baisse tendancielle du taux de profit ». En effet, les rapports de productions capitalistes impliquent la concurrence entre chaque entreprise. Pour se maintenir dans la course les patrons d’entreprises se voient obligés d’investir une part de plus en plus importante de leur capital dans l’acquisition de nouvelles technologies de production. Or seul le « surtravail » est réellement producteur de valeur ajoutée. En effet, il s’agit du temps de travail que le travailleur donne gratuitement à son patron (puisque le travailleur travaille pour son patron plus que le temps nécessaire à la satisfaction de ses besoins et à sa reproduction). Étant donné que les capitalistes investissent de plus en plus d’argent dans les technologies et de moins en moins pour engager des travailleurs, leur taux de profit diminuent sur le long terme. Pour retarder cette baisse tendancielle de leur taux de profit, les bourgeois ont recours à plusieurs mécanismes. Ils peuvent baisser les salaires pour un temps de travail égal ou faire l’inverse ; augmenter le temps de travail de l’ouvrier pour un même salaire (dans les deux cas, il s’agit d’augmenter le taux d’exploitation des travailleurs). La bourgeoise a aussi eu recours à la colonisation (elle utilise le néo-colonialisme de nos jours) afin de trouver des déboucher pour leurs produits (afin de combler un manque de demande dans les métropoles) et de s’approprier des matières premières à un coût minimum (pour réduire les coûts de production). La financiarisation de l’économie est aussi un autre symptôme de cette baisse tendancielle du taux de profit. En effet lorsqu’un secteur n’est plus assez rentable, les capitalistes n’ont d’autre choix d’investir leur argent dans d’autres secteurs. Or une fois que tous les secteurs sont devenus peux rentables, les capitalistes ne peuvent qu’investir dans le secteur financier (une économie fictive) en spéculant sur des profits futurs. Cela crée des bulles spéculatives qui finissent obligatoirement par s’effondrer, créant ainsi une crise financière puis économique (comme en 2008).
Ainsi cette baisse tendancielle du taux de profit explique la récente crise économique. La bourgeoisie n’a donc d’autres choix que de diminuer leurs coûts de production et d’augmenter les taux d’exploitation en délocalisant nos entreprises, en diminuant nos salaires et en détruisant nos conditions de travail. Les sociaux-démocrates l’ont très bien compris, mais refusent de sortir du cadre capitaliste. C’est pourquoi ils acceptent de mettre en place les politiques patronales d’austérité et de destruction des droits des travailleurs tout en tentant d’en atténuer les conséquences. La situation est telle que des secteurs entiers de l’économie s’effondreraient s’ils devaient respecter les lois sociales en vigueur. La restauration et la construction en constituent les exemples les plus frappants puisque ces secteurs n’ont d’autres choix que d’utiliser massivement le travail au noir. L’économie informelle voir criminelle ne peuvent même plus être combattue efficacement sous peine de créer un effondrement économique. Ainsi plusieurs états européens ont par exemple décidé d’inclure dans le calcul de leur Produit Intérieur Brut (PIB) le trafic de drogue et de la prostitution5.
Le système capitaliste n’a donc pas la possibilité économique de nous offrir une vie digne. Bien au contraire pour se maintenir il est obligé de nous exploiter toujours plus, de monopoliser de plus de plus de richesses, etc. Aussi tout projet de réforme sociale au sein de ce système est un vœu pieux. Une révolution permettant la destruction du salariat est un passage obligé pour améliorer radicalement et durablement les conditions de vie du tout les opprimés.
Le communisme, une utopie inapplicable ? :
Une dernière question se pose alors. S’il est nécessaire de renverser le système capitaliste pour enfin avoir une vie décente, quel nouveau système doit prendre sa place ? Autrement dit, par quoi remplacer le capitalisme ? Au premier abord, lutter pour une société communiste semble être un mauvais choix. N’avons-nous pas tous appris dans nos cours d’histoire ou dans les médias que toutes les tentatives de mettre en place le communisme mènent inévitablement vers des dictatures inhumaines ? Pourtant, en poussant nos recherches plus loin il apparaît vite que cette thèse ne résiste pas à l’épreuve des faits.
Tout d’abord, précisons que contrairement à une croyance largement répandue aucun régime (même les régimes staliniens) n’a jamais n’a prétendu appliquer le communisme dans son pays. C’est en effet impossible puisque le communisme ne pourra être appliqué qu’après le triomphe de la révolution au niveau mondial, la disparition des classes sociales, et après l’apparition d’une génération d’humains ayant été élevée selon les valeurs de solidarités, d’égalité et de partage. Notre génération ne pourra donc jamais vivre dans une société communiste puisque nous avons été élevés sous le capitalisme et que nous avons par conséquent intériorisé ses normes.
Pour répondre à la question du passage du capitalisme au communisme, plusieurs types de solutions ont été expérimentées au cours de l’histoire. Il existe tout d’abord les expériences issues des courants marxistes orthodoxes et léninistes qui prônent le passage par une phase transitoire avant d’arriver au communisme. Selon les léninistes, avant d’atteindre le communisme, les sociétés devraient passer par une phase appelée « socialisme ». Durant cette phase, l’état serait maintenu, il deviendrait l’instrument de la domination du prolétariat sur la bourgeoisie, et se verrait conférer la propriété des moyens de production et la planification de l’économie. En pratique, toutes ces expériences ont débouché sur la création d’un état autoritaire opprimant les travailleurs qu’il est censé défendre. La raison de ces échecs, vient du fait que les léninistes, ont eu une croyance absolue dans la pensée de Marx, sans en voir les lacunes. En effet, sans rien nier de l’apport théorique considérable du philosophe pour comprendre nos sociétés, il ne faut pas oublier que le matérialisme dialectique reste avant tout un paradigme d’analyse qui par définition ne peut être qu’imparfait. Ainsi l’une des grandes erreurs de Marx a été de ne pas considérer qu’il puisse exister des rapports de dominations ne découlant pas directement des conditions matérielles (l’infrastructure). Cela l’a mené à avoir dans certains de ces écrits une conception déterministe de l’histoire où la révolution serait inévitable et tout découlerait des conditions matérielles des sociétés. Les léninistes ont quant à eux privilégié une lecture scientiste voir biblique de Marx, sans jamais le critiquer, ni utiliser l’apport d’autres auteurs. Ils en ont déduit que « la science marxiste » utilisée par une avant-garde éclairée (organisé dans un parti prenant le pouvoir au sein de l’état) leur permettrait de déduire des recettes miracles pour atteindre le communisme6. Inévitablement, les élites du parti ont commencé par nier toute autonomie de pensée aux travailleurs, pour ensuite se transformer en une oligarchie contrôlant l’état dans son seul intérêt. Les expériences socialistes sont les plus connues et cela a causé un grand tord à la cause communiste puisque la majorité des gens associent désormais URSS ou la Chine maoïste au concept de communisme.
Heureusement, tous les courants révolutionnaires n’ont pas commis ces erreurs. Ainsi d’autres expériences inspirées des conceptions libertaires, ont résolu avec plus de succès la question du passage du capitalisme au communisme. Les communistes-libertaires ne voient pas la révolution comme un passage entre deux systèmes prédéterminés à l’avance par la marche de l’histoire. Ils considèrent au contraire qu’il s’agit d’un processus continu qui se vit avec tous les opprimés. Ainsi, les libertaires refusent d’attendre l’abolition du capitalisme pour commencer à lutter contre les toutes les oppressions (de genre, de race, et de classe) et pour expérimenter des modes d’organisations alternatifs. C’est pourquoi dans leur pratique quotidienne, les libertaires tentent d’appliquer et d’apprendre par eux-mêmes les principes qui doivent fonder la future société communiste.
Étatisme versus autogestion
Cette différence de pratique a conduit les libertaires à mener des expériences plus réussies dans les territoires qu’ils ont réussi à contrôler au cours de l’histoire. Les libertaires ont toujours refusé d’abdiquer leur pouvoir à un état « ouvrier » tout puissant contrôlé par une avant-garde « éclairée ». Ils ont préféré prendre leur destin en main et organiser la production et la vie politique et sociale par eux-mêmes. C’est pourquoi les libertaires se sont toujours battus pour l’autogestion.
L’autogestion implique que les décisions (que ce soit au niveau économique ou politique) soient prises de manière démocratique. Concrètement, les gens se réunissent en assemblées populaires (ou en comités d’usine pour l’organisation de la production) pour débattre, et ensuite si aucun consensus n’est atteint, procéder à un vote sur les mesures à prendre. Les décisions ne pouvant être prises au niveau local sont prises par des représentants élus par ces assemblées, via un mandat impératif. Contrairement au mandat représentatif appliqué dans les « démocraties » bourgeoises, où le peuple laisse tout son pouvoir de décision à des représentants, sans possibilités de les contrôler entre deux élections. Les élus au mandat impératif sont à tous moments révocables, ils doivent se faire les porte-parole des décisions de leurs bases à qui ils doivent régulièrement rendre des comptes. En résumé, l’autogestion c’est l’application de la démocratie directe au niveau économique et politique.
Bien entendu, l’autogestion au niveau économique implique que les moyens de production soient collectifs . Cependant, les libertaires estiment que les producteurs doivent s’associer librement en fonction de leurs intérêts et non subir une collectivisation forcée imposée par le haut.
Les libertaires ont donc une conception réellement démocratique de la révolution, car ils considèrent que ce sont les opprimés eux-mêmes qui sont les plus à aptes à prendre des décisions correspondants à leurs intérêts. C’est pourquoi, contrairement aux socialistes autoritaires, les libertaires refusent de prendre possession de l’état et préfèrent l’abolir dès l’avènement de la révolution. En effet, l’état est l’organe bureaucratique par excellence qui a pour but de perpétuer les dominations. Tout groupe qui en prendrait donc le contrôle même s’il prétend agir dans l’intérêt général finirait donc inévitablement par utiliser son pouvoir (police et armée) pour imposer ses décisions et agir dans son intérêt propre. L’analyse des expériences socialistes autoritaires montre la justesse de cette conclusion. Ainsi, au cours des révolutions, les libertaires ont toujours prôné la collectivisation et non la nationalisation des moyens de production, l’organisation de la production par des comités d’usine (au lieu de la confier à des techniciens du parti), et enfin le remplacement la police et l’armée (bras armés de l’état) l’état par des milices populaires où les officiers étaient démocratiquement élus. L’histoire prouve que lorsque ces mesures furent effectivement appliquées, de meilleurs résultats furent obtenus que ce soit en termes de respect des libertés qu’en termes d’efficacité de la production.
Parmi, les nombreuses expérimentations du socialisme-libertaires, on peut citer comme exemple la Makhnovtchina en Ukraine de 1918 à 1921, l’expérience libertaire menée par la CNT en Espagne durant la guerre civile de 1936 à 19397 ou encore les territoires contrôlés par l’EZLN dans le Chiapas au Mexique de 1994 à nos jours8. Ces exemples restent certes minoritaires au regard des nombreuses expériences socialistes tentées, mais n’oublions pas que les « démocraties » bourgeoises restent elles même une minorité dans le monde capitaliste. Il est aussi clair que ces expériences ne sont pas exemptes de tous défauts et c’est pourquoi il est absolument nécessaire de les étudier, de les faire connaître pour ensuite mieux les critiquer. Cependant, elles ont le mérite de prouver qu’il existe des alternatives autogestionnaires viables au capitalisme.
C’est pour toutes ces raisons que les militants communistes libertaires ou de la gauche autogestionnaire en général ne sont pas de doux rêveurs engagés dans un combat vain. Bien au contraire, ce sont des personnes réalistes sur la nature du capitalisme qui refusent de vivre dans un monde d’exploitation et de misère et qui luttent pour un projet concret permettant l’amélioration de la condition humaine. La seule chose qui manque à la réalisation de ces utopies, c’est vous ! Nous avons besoin de toutes les forces disponibles pour enfin renverser le capitalisme et mettre en place un nouveau système qui nous permettra de vivre librement et dignement.