Cette année, il y aura deux manifestations pour le premier mai. Le premier mai révolutionnaire (11h – Carré de Moscou) organisé par le Comité 1er mai et le premier mai de lutte organisé par la CGSP ALR (12h30 – Place Poelart). Pas d’inquiétude, les deux initiatives se coordonnent pour permettre à chacun-e de participer aux deux manifestations.
Un Premier Mai Révolutionnaire à Bruxelles
Départ : 11h – Carré de Moscou
Partout dans le monde, les résistances des exploité.e.s répondent aux attaques des exploiteurs. Dix ans après la “crise de 2008”, ces offensives se succèdent, encadrées par les gouvernements successifs qu’ils soient sociaux-démocrates, ou libéraux et nationalistes flamands. Le capitalisme prétend dépasser la “crise”, alors qu’il n’a jamais cessé de la porter.
Chaque année, le capitalisme impose des cadences plus dures, des conditions plus précaires aux travailleuses et aux travailleurs, et une marginalisation plus insoutenable pour ceux et celles qui sont poussé.e.s hors du radeau. Qu’il se déclare en crise ou non, il ne cesse de nous demander plus de travail chaque semaine et plus de flexibilité. Lorsqu’il achève de terroriser les exploité.e.s avec le spectre de l’exclusion sociale, il les remplace par des caisses automatiques comme à Carrefour, il les force à se transformer en faux-indépendants comme à Deliveroo. Pour ceux et celles qui sont exclu.e.s, il renforce toujours les contrôles, la marginalisation, la précarisation, la paupérisation, avec la collaboration des bureaucraties syndicales.
À l’intérieur de la forteresse Europe, l’épouvantail islamiste a permis l’imposition d’un état d’urgence permanent, d’une surveillance généralisée, de perquisitions judiciaires ou extra-judiciaires simplifiées (comme les nouvelles visites domiciliaires), du fichage systématique de tou.te.s ceux et celles qui résistent à l’ordre établi. La Belgique n’a mis que quelques jours à utiliser ses législations anti-terroristes pour extrader le militant belgo-turc Erdal Gokoglu vers l’Allemagne, où il sera jugé pour avoir lutté contre le régime fasciste d’Erdogan. Les États systématisent toujours plus le fichage, l’enfermement et la déportation des sans-papiers, même lorsque cela les renvoie vers la faim, la torture, la prison, la guerre et la mort.
En-dehors de la forteresse, les forces impérialistes continuent à s’arracher les pays “dominés”, du Maghreb à l’Afrique et au Moyen-Orient, continuant à semer la désolation à travers la Lybie, la Syrie, l’Irak, la Palestine, le Yemen. Les peuples kurde, arabe, syriaques et tant d’autres, sont victimes de la sauvagerie de l’État turc, dans son attaque contre le Canton d’Afrin et contre le Rojava. Attaque menée avec la bénédiction des impérialismes américain, russe, européen, ce qui démontre (mais personne n’en doutait) que la brève alliance conjoncturelle avec les forces kurdes face à Daesh n’était qu’un épisode tactique. Ses alliances stratégiques, l’impérialisme les réserve aux forces les plus réactionnaires, pétromonarchies ou mouvements salafistes.
Les réformistes et les sociaux-démocrates organiseront comme chaque année une “fête” du Premier Mai pour occulter que l’heure n’est pas à la fête, mais au combat. Nous devons construire l’unité des forces révolutionnaires à travers l’unité de la classe des exploité.e.s, en dénonçant l’exclusion des racisé.e.s, l’expulsion des sans-papiers et la domination masculine. Diviser notre classe est une priorité de la classe dominante, et ses gouvernements successifs reprennent pour ce faire à leur compte des pans entiers de l’agenda des mouvements fascistes. Le mouvement de solidarité directe avec l’hébergement de sans-papiers et la libération de la parole des femmes confrontées aux violences sexistes montrent que la résistance est possible.
L’heure est aussi à la solidarité, avec tou.te.s celles et ceux qui luttent, avec tou.te.s celles et ceux qui sont emprisonné.e.s pour avoir mis en pratique les idéaux révolutionnaires. Ils et elles sont des milliers, enterré.e.s vivant.e.s, à témoigner chaque jour de la férocité capitaliste, à témoigner de la recherche actuelle de nouvelles avancées révolutionnaires.
Luttons contre le fascisme, le racisme et le patriarcat, contre le capitalisme et ses États !
Solidarité avec les peuples en lutte, avec les travailleurs et travailleuses en lutte, avec les prisonnièr.e.s politiques. Organisons le camp révolutionnaire !
Manifestation 1er Mai Jour de Lutte !
Départ : 12h30 – Place Poelaert
Les deux derniers siècles ont été de longues périodes de lutte continue pour l’interdiction du travail des enfants, pour une réduction du temps de travail, pour des conditions de travail décentes, bref pour une vie digne d’être vécue. C’est dans ce contexte que le 1er mai 1886, les travailleurs américains se levaient pour réclamer la journée de huit heures et plus de justice sociale.
Aujourd’hui, après 40 ans d’offensive néolibérale, le grand patronat et ses représentants politiques s’acharnent avec toujours plus de vigueur pour anéantir nos acquis sociaux obtenus par les longues luttes du mouvement ouvrier. Leur stratégie de maximalisation des profits, visant à détruire notre sécurité sociale et à privatiser nos services publics, est un désastre pour le monde du travail et notre environnement. Les richesses produites par les travailleurs sont ainsi accaparées par les 1% les plus riches avec comme principale conséquence une explosion des inégalités.
En effet, alors que nous vivons dans un pays riche, 1 famille sur 5 à Bruxelles vit sous le seuil de pauvreté et le nombre de sans-abris n’a jamais été aussi élevé ; les conditions de travail se dégradent et les salaires diminuent ; les travailleurs sans emploi et les malades sont pris pour cibles ; les travailleurs sans-papiers et les migrants sont criminalisés et pour certains refoulés hors de nos frontières ; les femmes font toujours l’objet de discriminations et de harcèlement ; la précarisation généralisée et institutionalisée n’offre ainsi aucune perspective aux plus jeunes.
Ce 1er mai 2018, renversons le rapport de force, manifestons dans l’unité la plus large pour défendre nos acquis, nos droits et libertés mais surtout pour en conquérir de nouveaux !
- Face au chômage massif, réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires !
- De l’argent il y en a, augmentation des salaires !
- Des pensions légales dignes pour tous : une pension de 1500€ minimum !
- Avec ou sans papiers, nous sommes tous des travailleurs : régularisation !
- Stop au sexisme et au racisme : unité dans la lutte !
- Défense des Services publics, le patrimoine de ceux qui n’en ont pas : refinancement et renationalisation !
- Si l’environnement était une banque, il serait déjà sauvé ! Investissements massifs pour une véritable transition écologique !
- Stop à la criminalisation des mouvements sociaux !