Traduction du communiqué de nos camarades de la Federación Anarquista Santiago sur la situation au Chili :
» Face à la recrudescence des révoltes sociales des derniers jours dans la région chilienne la Fédération Anarchiste de Santiago déclare:
1. Nous assistons à la chute de l’expérience néolibérale, des milliers de voix résonnent dans les rues en exigeant de la dignité. Cette recrudescence n’est pas fortuite, c’est la réponse digne des peuples face à la précarisation de nos vies, le pillage de la nature, la dévastation des territoires et des écosystèmes. La lutte qui s’est élevée dans les rues n’est pas seulement due à l’augmentation des prix du métro, mais aussi à toutes ces années d’humiliation, de privations et de moqueries de la part de la bourgeoisie. Aujourd’hui, les peuples se rebellent dans tous les territoires, la dignité ne nous sera jamais enlevée. Cet incendie social a été produit par l’action étudiante récurrente et rebelle, qui a été soumise à la militarisation de leurs espaces éducatifs. Des jeunes qui n’ont pas peur, qui sont rempli.es de courage et de rébellion, et qui ont allumé la flamme qui a incendié « l’oasis de la démocratie » latino-américaine.
2. La réponse du gouvernement a été une répression extrême et sauvage; en décrétant l’état d’Urgence et en instaurant un couvre-feu, tout en envahissant les rues de leurs valets, policiers et militaires qui une fois de plus ont tiré contre notre classe. Nous ne nous laisserons pas intimider, hier samedi tous les territoires ont résisté dans les rues, en faisant abstraction du terrorisme d’Etat. Armé.es de notre courage, nous avons protégé les populations de la répression déchaînée. Lamentablement, celle-ci nous a durement frappé, des milliers d’arrestations, des personnes blessées et tuées a été le bilan de la terreur menée contre le peuple. De nouveau, les sbires de l’Etat/ Capital ont tiré contre les peuples en lutte, en accomplissant leur rôle historique de défendre la bourgeoisie et sa propriété quand notre classe exige ses droits, ils seront éternellement méprisés pour cela.
3. Il devient absolument nécessaire d’articuler des organisations autonomes de base; des assemblées et des coordinations territoriales, ce sont les espaces organisationnels que nous devons bâtir pour pouvoir concevoir la lutte et éviter que cette explosion sociale soit captée par des partis politiques, qui de manière frileuse et opportuniste se sont absentés des rues et ont seulement lancé des appels sur les réseaux sociaux. Il est nécessaire de construire une Communauté Organisée pour pouvoir ainsi stimuler notre lutte et faire disparaître ceux qui se sont vendus pour des postes de pouvoir.
4. Nous appelons à maintenir la mobilisation et marquer un pas encore plus grand en appelant à la GREVE GENERALE , laquelle permettra l’articulation des différents secteurs de lutte; les étudiant.es, les habitant.es, les travailleurs et travailleuses, et les marginalisé.es. La lutte nous donnera ce que nous refuse la bourgeoisie. Nous appelons à continuer de lutter pour avancer ainsi dans la récupération de nos droits sociaux, éliminer les AFP (Fonds de pensions privés), abolir le code des Eaux, refuser la Loi de l’Intégration Sociale et le TPP-11, socialiser le système des transports et mettre fin aux lois et mesures répressives comme celles-ci : salle de classe sûre, loi antiterroriste, loi de sécurité intérieure de l’Etat, Etat d’urgence et couvre-feu.
Hors des rues les militaires !
Grève générale maintenant !
Enracinons l’Anarchisme !
Construisons des Communautés Organisées !
Vive la lutte des peuples ! «