Féminisme Libertaire : que la peur et la honte changent de camp !

Ce jeudi 14 octobre, nous étions nombreuxses dans les rues pour exprimer notre sentiment de révolte et de colère face à la vague de dénonciations de viols et d’agressions sexuelles ayant eu lieu au Waff et au El Café, et dans de nombreux autres bars bruxellois. #BalanceTonBar

Nous avons voulu montrer notre soutien inconditionnel et notre solidarité envers toutes les victimes et survivantes, parmi lesquelles nous nous comptons. #MeeToo Une violence faite à l’une est une violence faite à toutes.

Les violences sexuelles sont structurelles et massives. La lutte contre la culture du viol et ses mécanismes constitue l’un des combats que nous menons depuis la création de notre collectif. Il ne s’agissait pas seulement de dénoncer un barman mais de mettre en lumière tout un système patriarcal dans lequel ses agissements s’inscrivent. Le mouvement dénonce le modus operandi qui consiste à droguer et abuser des femmes. On souligne aussi le caractère raciste de ces établissements qui refusent régulièrement l’entrée aux personnes non blancxhes.

Depuis lundi, nous nous relayons pour lire vos récits, vos vécus, vos émotions et vos magnifiques messages de soutien. Votre amour, votre confiance et votre courage nous ont donné la force de ne rien lâcher.

Bien souvent, vous vous êtes senties coupables des événements qui vous sont arrivés. Vous avez eu honte. Vous vous êtes senties seules. Vous ne vous êtes pas senties légitimes. Vous vous êtes crues responsables, au moins en partie: d’avoir bu un verre, une gorgée, d’avoir fumé une clope, de ne pas avoir dit « non » assez fort, d’avoir fait confiance à des « amis ». Vous n’avez pas toujours osé en parler et quand vous avez pu le faire, on ne vous a pas crues, ou pire, on vous a responsabilisées. Vos témoignages ont souvent été malmenés par la police, vos corps l’ont parfois été par des « soins » hospitaliers inadaptés.

On voudrait le crier encore : vous n’êtes pas fautives. Ce n’est pas votre faute. Ce n’était pas un fait isolé, vous avez été piégées dans un mécanisme et vous n’êtes pas seules. Le problème n’était pas votre comportement, vos vêtements, votre consommation d’alcool. Le seul responsable de l’agression était votre agresseur. Ce que vous avez vécu est grave et important.

On ne devrait pas avoir à avertir nos amies pour confirmer que nous sommes bien rentrées le soir et en sécurité. La menace et la peur du viol est un moyen collectif de contrôler nos corps et nos vies dans un système patriarcal.

Nous ne voulons plus vivre dans une société où nous avons peur d’être harcelées, agressées, violées ou tuées juste parce que nous sommes des femmes ou des personnes sexisées, que ce soit par des inconnus ou par les hommes qui partagent nos vies.

Nous voulons abolir cette culture du viol qui tolère et normalise les violences sexuelles, et protège les agresseurs. La culture du viol, c’est un continuum d’actes et de comportements abusifs (allant de l’humour sexiste aux violences physiques) qui entretient l’idée que nos corps appartiennent aux hommes.

Nous voulons une culture du consentement. Nous voulons des relations qui encouragent l’empathie, un consentement explicite, enthousiaste et sans contrainte, qui se renouvelle à chaque étape ou qui se retire sans préjudice pour celles-ci.

Nous nous voulons libres, nous voulons vivre et circuler sans peur.

Victime #OnTeCroit, Violeur on te voit! La peur et la honte changent de camp!

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