Ne pas se décourager, s’organiser !

Tract de l’Union Communiste Libertaire Bruxelles à l’occasion du 1er mai 2025

Nous sommes pris·es dans un bras de fer avec un gouvernement au service du patronat qui veut imposer 22 milliards d’austérité sur le dos des travailleur·euses. La coalition menée par Bart de Wever attaque sur presque tous les fronts en même temps : elle s’en prend à l’accueil des migrant·es, à nos conditions de travail, à nos pensions, à nos allocations de chômage, aux services publics, à l’égalité de genre, aux droits syndicaux… L’un des objectifs affichés de cette offensive, c’est d’augmenter les budgets militaires. 

Au-delà de la Belgique, nous savons qu’un basculement profond est en cours. Ce que nous vivons n’est pas une simple crise mais une mutation du capitalisme lui-même. Après cinquante ans de néolibéralisme, une nouvelle séquence s’ouvre, où la logique du profit s’imbrique de plus en plus à des formes autoritaires et réactionnaires. Une synthèse inquiétante entre néolibéralisme et néofascisme est en train de se construire. Trump aux États-Unis, Bouchez en Belgique : deux expressions d’un capitalisme en crise qui ne peut se maintenir qu’en détruisant nos acquis, en exploitant toujours plus notre classe, et en ravivant racisme, patriarcat et impérialisme… 

S’organiser mais comment ?

Il ne s’agit pas de céder au catastrophisme, mais de reconnaître que ce basculement, nous l’anticipons depuis longtemps. Et de constater que les pratiques militantes dominantes – entre activisme déconnecté et mobilisations sans lendemain – n’ont pas réussi à enrayer la montée du néolibéralisme autoritaire et de l’extrême droite. Ce constat ne doit pas nous décourager, au contraire, il doit nous pousser à revoir nos stratégies et à privilégier une logique d’organisation collective (en anglais « organizing » ).

Concrètement, cela signifie construire des formes d’organisation durables, autogérées, ancrées dans les lieux de vie, de formation et de travail ; partir des colères et des besoins réels des concerné·es (plutôt que de slogans radicaux mais incantatoires) ; et in fine développer l’action directe et la force collective des exploité-es et des opprimé·es. L’organizing, ce n’est pas convaincre les convaincu·es, ni mobiliser toujours les mêmes, mais aller là où les gens sont, et les aider à s’organiser par et pour elleux-mêmes. C’est investir le quotidien, tisser des liens solides, transmettre des savoir-faire, construire des outils communs, et élaborer démocratiquement des stratégies pour remporter des victoires et inverser le rapport de force. Ce n’est pas spectaculaire, mais c’est ce qui rendra possible, demain, un syndicalisme porté par la base (plutôt que par la bureaucratie), des mouvements sociaux réellement victorieux, et une transformation sociale à la hauteur des enjeux.

Contre la vague réactionnaire: pouvoir populaire !

En tant que militant·es anticapitalistes, féministes, antiracistes, écologistes ou encore antifascistes, nous sommes nombreux-ses à nous impliquer sans relâche dans les luttes, à la fois pour résister à l’offensive réactionnaire actuelle, mais aussi parce que nous portons l’espoir qu’une autre société advienne un jour, débarrassée du capitalisme, du racisme et du patriarcat. Mais pour y parvenir, et pour ne pas s’épuiser à force de dispersion, deux éléments sont indispensables ;

D’une part, nous devons disposer d’une organisation révolutionnaire solide et idéologiquement cohérente qui permet de se regrouper, de se coordonner, de se donner des objectifs, des stratégies et des tactiques communes afin d’influencer positivement les mouvements sociaux. C’est un tel outil de lutte que nous avons l’ambition de développer, à Bruxelles et ailleurs en Belgique.

D’autre part, il nous faut une stratégie révolutionnaire pour guider notre action politique. Ainsi, pour l’Union Communiste Libertaire, la révolution globale ne pourra advenir qu’à travers une dynamique fondée sur la construction du pouvoir populaire. Cette stratégie repose sur l’organisation de contre-pouvoirs autogestionnaires (syndicaux, féministes, antiracistes…) capables de déborder l’ordre établi par la lutte, puis de renverser le capitalisme et l’État au profit d’un pouvoir populaire nécessairement horizontal, fédéraliste et contrôlé par la base. Sans stratégie claire pour orienter leur action, les révolutionnaires ne seraient rien d’autre qu’un « vaisseau sans boussole », pour reprendre les mots de Ricardo Flores Magón.

L’Union Communiste Libertaire est une fédération autogérée présente en France, en Suisse et en Belgique. Le groupe local de Bruxelles existe depuis 2013. 

A l’UCL nous défendons :

  • la socialisation et l’autogestion des entreprises et des services publics
  • la planification démocratique de la production
  • la démocratie directe et le fédéralisme libertaire
  • une société débarrassée de toutes les oppressions (racisme, transphobie, patriarcat, homophobie)

En tant que communistes libertaires nous nous regroupons dans une organisation politique, autours d’une stratégie et d’un projet de société, afin de contribuer aux luttes sociales par notre intervention commune. 

Si tu te reconnais dans notre projet politique, rejoins-nous !