par Collectif pour une Alternative libertaire – Bruxelles
Pendant près de 60 ans, le capitalisme a assuré sa stabilité en achetant la paix sociale à grands coups d’Etat social. Cependant, la crise quasi ininterrompue depuis plus de 30 ans à peu à peu asséché les mannes financières consacrées à cette trêve. Des sommes de plus en plus importantes doivent être consacrées à relancer le système économique. Dans leur incapacité de rétablir leurs profits, les classes dirigeantes sont passées à l’offensive contre les classes populaires. Pourtant, chaque coup de matraque sonne comme l’aveu de la peur qui tenaille nos dirigeants : leur monde est pourrissant et nous avons soif de le changer !
En route pour le capitalisme sécuritaire !
Se cacher derrière des rangées de flics est pour la bourgeoisie la seule solution de garantir l’ordre capitaliste. De plus, l’industrie sécuritaire est une formidable source de profit. Ce secteur ne connaît d’ailleurs pas la crise. On assiste à un véritable détournement de l’argent public vers des compagnies privées. Que ce soit pour surarmer la flicaille officielle en flashball ou autre tazer, ou bien encore pour grossir les rangs des milices patronales comme SECURITAS ou VIGILIS. On peut citer les investissements de la STIB dans la puce «RFID», qui épie le moindre de nos mouvements ou encore la présence de la police dans les transports publics etc : les exemples sont si nombreux qu’il suffit de regarder autour de nous.
Une répression à géométrie variable et de classe
Bien sûr, ce tournant sécuritaire n’est pas vécu de la même manière qu’on soit un petit blanc appartenant à la bourgeoisie, un syndicaliste, un jeune des quartiers populaires ou un sans-papier. La seule fois où les bourg’ de Waterloo court le risque de croiser un poulet, c’est lors d’un contrôle routier en sortant de boite avec la mini payé par papa !
Il y a une constante assez facile à comprendre : plus tu es pauvre, plus tu as de chance de te retrouver au poste.. Nos sociétés sont encore parcourues d’un racisme post-colonial manifeste qui multiplie les risques d’agressions policières si tu es un peu trop bronzé. Cette géométrie variable est nécessaire car tout ordre social doit reposer sur une base sociale minimum et ce peu importe son appareil sécuritaire. Autrement dit, on doit éviter à certains de se prendre du lacrymogène en allant faire ses courses. Avec la crise, cette base sociale à tout de fois tendance à se réduire comme une peau de chagrin. Et un tas de gens qui ne s’y attendaient pas se retrouvent en rébellion avec les garants de cet ordre capitaliste.
Contre la répression ? L’action directe est la solution !
Face à la répression étatique, nous proposons de répondre par la solidarité de classe et l’auto-organisation. La manifestation d’aujourd’hui est un bon premier pas, mais il y a tant d’autres initiatives possibles : des caisses de solidarité, des comités de vigilances pour contrôler les agissements de la police, la non-coopération, … Il est important de diffuser tous leurs abus pour qu’un maximum de personnes se rendent compte de la situation, qu’à chaque arrestation arbitraire soit organisé des rassemblement devant les comicos.
Il n’y aura pas de changement si nous confions nos espoirs à des organes de contrôle comme le «Comité P» (officiellement l’organe de contrôle de la police… mais comparons les chiffres de plaintes d’abus policiers par rapport aux nombres sanctions…). Ces organes sont partie intégrante du système qui organise de notre malheur.
Alors tous ensemble, par la solidarité, faisons changer la peur de camp !