Par Alternative libertaire

132379-un-manifestant-salarie-de-l-entreprise-de-thes-fralib-regarde-le-cortege-syndical-a-lyon-le-23-mars-Le courage, la ténacité et l’intelligence collective des salarié.e.s de Fralib ont eu raison de la multinationale Unilever qui voulaient fermer leur usine de Gémenos (Bouches-du-Rhône) pour délocaliser la production de thés et tisanes en Pologne.

Au bout de 1336 jours de lutte, les ouvrières et ouvriers ont arraché au géant mondial de l’agro-alimentaire un accord qui va permettre la réalisation de leur projet de reprise de l’activité en société coopérative ouvrière de production (scop).

La multinationale cède pour un euro symbolique les machines d’une valeur de 7 millions ; elle verse un fonds de roulement de 1,5 millions, elle finance la remise en état, le développement et la modernisation de l’outil de travail, ainsi que la formation des salarié-e-s ; les 76 travailleuses et travailleurs en lutte reçoivent chacun une prime de 100.000 euros en plus des indemnités légales « pour le préjudice subi ».

Une revendication phare des Fralib n’est toutefois pas satisfaite : Unilever garde la marque Éléphant, ce qui rend plus difficile la relance de l’activité, mais elle s’engage à financer la création d’une marque et des mesures contribuant au développement commercial. En tout, la multinationale lâche 19,2 millions d’euros pour se sortir de ce conflit interminable. Ce n’est qu’une goutte d’eau pour elle, mais pour les Fralib c’est l’assurance de pouvoir continuer la lutte d’une autre façon.

C’est une victoire sur la résignation et la peur, la démonstration éclatante que la lutte paye. En cette période d’attaques tous azimuts des capitalistes, c’est une victoire importante pour le syndicalisme lutte de classe et pour l’ensemble du mouvement ouvrier. Oui, il est possible d’occuper, de réquisitionner et d’autogérer les entreprises qui licencient ou qui ferment ! Les prolétaires n’ont pas besoin des capitalistes pour produire !

Alternative libertaire salue cette lutte exemplaire et assure les Fralib de son soutien à l’expérience autogestionnaire qu’ils sont en train de mener. Elle appelle toutes et tous les salarié-e-s à lutter contre les licenciements en suivant leur exemple.