En ce 8 mars 2020, nous prendrons part à la manifestation sur Bruxelles, à travers un cortège* féministe, radical et anticapitaliste « FEMINISTS FIGHT BACK » pour faire entendre nos voix, nos colères, et nos choix. ✊💜
Nous protesterons ensemble contre toutes les formes d’exploitation et de violences collectives et systémiques (patriarcales, fascistes, classistes, racistes, validistes, grossophobes, putophobes, queerphobes, etc.) faites aux femmes et à toutes les personnes qui ne sont pas des hommes cisgenres. Parce que nos réalités sont multiples, nous appelons à la solidarité envers les luttes de toutes les personnes concernées.
* en mixité choisie pour la tête de cortège, des alliés peuvent cependant être acceptés dans un effort de soutien et non de monopolisation de la visibilité ou de la prise de parole
De façon générale, nous dénonçons l’exploitation des femmes dans le système capitaliste, qu’elle soit formalisée ou non (travail visible- emploi- et invisible -domestique/ double voire triple journée de travail) et les violences institutionnelles organisées et coordonnées par l’état à l’encontre des groupes sociaux opprimés.
Nous voulons aussi mettre en lumière des enjeux féministes moins visibles qui nous semblent pourtant être au cœur des luttes pour l’émancipation de toustes. Il s’agit notamment de la stigmatisation et la criminalisation des travailleureuses du sexe, des violences sociales et institutionnelles à l’encontre des personnes grosses, de la fréquente complicité d’un féminisme blanc hégémonique avec des politiques racistes et néocoloniales, de la culture du viol qui sévit encore (notamment dans le milieu militant qui n’échappe pas à l’impunité des agresseurs et à la loi du silence), de la violence du système binaire et cis•hétéro•normatif qui nous enferme et nous oppresse.
Nous refusons d’être constamment objectifié·e·s, évalué·e·s sous l’angle d’une éventuelle désidérabilité cis-héterocentrée. Cette logique sexiste aliénante et réductrice veut nous maintenir dans un état de subordination.
Ce que nous faisons de nos corps nous appartient. Nous voulons en disposer sans contraintes ou injonctions, sans craindre d’être discriminé·e·s, épié·e·s et/ou invisibilisé·e·s dans l’espace public.
Plus spécifiquement, nous dénonçons notamment:
– L’exploitation des femmes précarisées et/ou migrantes dans le secteur des soins aux autres ;
– La criminalisation et la stigmatisation du travail sexuel, l’absence de droits pour les travailleureuses du sexe et les victimes survivantes de la traite des êtres humains ;
– Les conditions de travail des métiers de la santé (secteur majoritairement féminin, particulièrement aux postes les plus précaires), la marchandisation des soins de santé et leur définancement ;
– L’exploitation des femmes dans le système capitaliste : division genrée du travail et assignation des femmes au travail domestique invisible, non rémunéré et non reconnu, (des) congés parentaux insuffisants, (la) charge mentale à plein temps, (des) pensions et (des) allocations de chômage faibles, (des) situations d’emploi précaires (intérim, temps partiels), (le) manque de crèches publiques…
– Les violences obstétricales et gynécologiques et toutes les formes de violences sur nos corps générées par le patriarcat, racisme, à la grossophobie, la LGBT+phobie,… Cela inclut, entre autres, les injonctions quant à l’apparence physique,les mauvais traitements médicaux ou la non prise en considération de nos besoins spécifiques à cause de stéréotypes sexistes, racistes, grossophobes, putophobes, queerphobes, etc. et les mutilations des enfants intersexes.
– La culture du viol de nos sociétés qui s’immisce jusque dans le milieu militant, l’impunité sociale et juridique des agresseurs, la silenciation et la responsabilisation des victimes de violences sexuelles;
– Les féminicides, incluant les meurtres des femmes trans et des travailleuses du sexe (généralement non comptabilisés)
– Le monopole qu’ont les hommes cis dans l’espace public, l’invisibilisation des femmes et personnes aux genres minorisés dans l’histoire et l’art et la culture
– Les centres fermés et les expulsions des personnes sans papiers.
– Les conséquences du changement climatique, notamment sur les populations les plus précarisées, dont les femmes et les minorités de genre en raison des inégalités sociales et économiques ;
– La participation directe ou indirecte de la Belgique à tout type d’impérialisme ou ingérence dont les femmes et les personnes aux genres minorisées sont généralement les premières victimes.
Nous revendiquons par ailleurs un féminisme décolonial et multidimensionnel se positionnant contre l’hégémonie d’un féminisme blanc bourgeois, complice des politiques racistes, transphobes et putophobes.
INFOS PRATIQUES:
13h00: RDV Square de la Putterie (situé entre la gare de Bruxelles-Central et la place Albertine). Le cortège sera repérable grâce à un drapeau mauve « FEMINISTS FIGHT BACK »
▪ 13h30: Briefing
▪ 14h00: Manif
▪ 17h00: Drink à l’Autre Caserne (86 rue de la Caserne, 1000 Bruxelles)
🧸Garderie dès 12h (gratuite): Inscriptions et infos pratiques : garderie_ffb@riseup.net