Comment le « miracle de l’emploi » d’Audi Forest, pour lequel tous nos gouvernants se disputent les lauriers, s’est-il produit ? Ces lauriers sont pourtant imbibés de la sueur et du sang des ouvriers de l’industrie. La réalité est que le travail a été garanti par des accords iniques mais classiques du chantage à l’emploi : la multinationale menaçant de délocaliser sa production si les ouvriers n’acceptaient pas de dégrader leurs conditions de vie. D’ailleurs, la question du referendum au sein de l’usine était assez simple : « Êtes-vous d’accord ou pas pour poursuivre (l’activité) avec Audi ? ». Comment répondre « non » quand on a un crédit, un loyer ou une famille à nourrir et lorsqu’on se sait condamné au chomdu en cas de refus ? Les managers auraient pu écrire : « Êtes-vous d’accord ou pas pour survivre ? » ça aurait été du pareil au même… Lorsqu’on regarde de plus près cet accord, il faut se rappeler que sur 5400 travailleurs sur le site à l’origine il n’en reste plus que 2200 aujourd’hui. Cela permet déjà de mettre en perspectives les bravades des ministres et autres politiciens.
Les 2200 « chançards » ont eu droit à une augmentation du temps de travail (35h à 38h) sans une thune en plus évidemment … et une flexibilité accrue de leur temps de travail. La D.H nous a offert un aperçu de ce qu’il fallait entendre par flexibilité ici : « en contrepartie d’un accord original et, surtout, très intelligent, sur la flexibilité du travail. Pour faire bref, ce système plus minus conto permet d’adapter le temps de travail à la demande de véhicules. Les ouvriers acceptent, ainsi, de travailler six jours par semaine en période de forte demande, et d’accumuler les congés dans le cas inverse. »1. Pour qualifier ce système d’intelligent, il faut vraiment ne jamais s’être cassé le cul en bas de l’échelle. Ceux qui travaillent réellement savent que cela signifie que ton boss vient te faire bosser quand il veut et donc parfois 6 jours de suite comme un chien dans le présent cas et tu pars en vacances … ben, un peu quand lui ça l’arrange. Tes envies ? Ben, tu te les mets derrière les oreilles. Ce que ne relèvent pas nos journalo-policiers du pouvoir c’est que quand on diminue de moitié le personnel et qu’on maintient le même volume d’activité en réalité on double les cadence de travail…
Et qu’a fait le gouvernement Michel et les autres, hein ne les oublions pas nos chers socialistes qui veulent eux aussi revendiquer l’exploit de Forest ? Diminuer les salaires des ouvriers (via les cotisations patronales ça passe toujours mieux) et augmenter l’âge de la retraite pour ces feignasses d’ouvriers, comme ça, après s’être ravagé la santé avec les augmentations de cadence et en mettant moins de thune pour la sécurité sociale, au moins, on est sûr que les ouvriers mourront plus ou moins avant de bénéficier de leur retraite. Il y’a rien à dire : du point de vue de ces chiens de bourges, c’est assez raccord comme plan. Il faut bien comprendre que « l’exploit » que se disputent les gouvernants, c’est le droit de clamer aux maîtres du monde entier : « regardez comment nous avons écrasé la classe ouvrière belge ». La réalité est là, simple et froid, leurs victoires sont nos défaites et leur profit c’est notre sang qui coule hors de nos veines.
Wildcat
https://www.youtube.com/watch?v=VGaKMz8PpmM
1 http://www.dhnet.be/archive/audi-forest-un-modele-d-accord-social-51b7e640e4b0de6db9965be3