Ce lundi 03 octobre 2016, alors même que Ralph Hamers, CEO d’ING, s’octroyait une hausse de salaire de 28% équivalent à 360.000 euros, lui permettant ainsi de toucher un salaire total d’ 1,63 million d’euros, ING Belgique annonçait supprimer, d’ici à 2021, pas moins de 3.158 emplois, soit 40% des effectifs actuels d’ING.
Ayant engendré des bénéfices de 10,9 milliards d’euros ces dix dernières années, la banque justifie le sacrifice des ses employés et de quelques 600 agences rien qu’en Belgique par le fait de « devoir s’adapter en fonction d’un environnement complexe, caractérisé par des taux très bas et une digitalisation croissante des métiers. »
Assez amusant lorsque l’on sait que la banque va se séparer de la moitié de ses informaticiens. ING explique cela par la création d’une plateforme IT commune aux Pays-Bas et à la Belgique pour laquelle la société a investi 800 millions d’euros, dont 450 millions côté belge.
Comme à leurs habitudes, les patrons n’hésitent pas à sacrifier les vies de leurs petites mains afin de satisfaire leur intérêt personnel dans un climat plus que serein pour une banque qui enregistre d’excellents bénéfices. « Il faut réparer le toit quand le soleil brille » a déclaré lundi Ralph Hamers.
Il ne s’agit pas ici d’avoir une vision morale de cette fermeture. Il n’y a rien de surprenant à ce que les responsables des banques cherchent à maximiser leur profit. Nous n’y voyons là qu’une simple illustration du mécanisme de concurrence inscrit dans les gènes du système capitaliste. L’objectif des CEO est d’avoir toujours une longueur d’avance sur leurs concurrents. Dans leur logique il est nécessaire d’investir sans cesse dans de nouvelles technologies capables de diminuer leur nombre d’employés. Rappelons par ailleurs que sur le long terme la poursuite de ce processus engendre une baisse tendancielle des taux de profit, responsable des crises économiques.
Il ne s’agit pas non plus de revendiquer un nième sauvetage des banques, institution dont la seule utilité est de supporter l’infrastructure d’un système capitaliste moribond avec lequel nous devons rompre.
Ce dont il est question ici c’est du mépris de classe intrinsèque à un système dans lequel les membres de la classe dominante sont prêt à nous utiliser et à nous jeter sans scrupule. Pour eux, nous ne sommes que des statistiques, des ressources à utiliser dans leurs stratégies cyniques visant à jouer de leurs positions sociales. Les menaces et les mails menaçants du CEO néerlandais adressés aux travailleurs-euses d’ING n’en sont qu’une illustration parmi d’autres.
Pour que le soleil brille, pour que la révolution advienne il faudra rendre coup pour coup. Il faudra que la peur change de camp, pour que nous puissions récupérer ce qui nous revient de droit : centre de production et de distribution, logements, écoles et d’une manière générale services publics.
Il vaut mieux attaquer les banques, que les posséder !
Mort au capital !