Par Julien Clamence (AL BXL)
La chute des rebelles à Alep a fait couler beaucoup d’encre et de pixel dans un monde où elle sera malheureusement oubliée dans quelques semaines. Le train de l’actualité continue sa course, passe d’un massacre à l’autre, et rend l’exercice de mémoire et d’analyse de plus en plus difficile. Pourtant le « moment » d’Alep a été caractérisé par une explosion des hystéries politiques qui n’a pas épargné les courants radiaux et révolutionnaires.
Ce sont opposés deux lignes fortes : d’un côté les anti-impérialistes vouant l’atlantisme aux gémonies et se réjouissant, ouvertement ou non, de la destruction d’un foyer d’islamistes radicaux par les troupes nationalistes d’Assad et de Poutine ; de l’autre, les défenseurs de la révolution syrienne originelle, persuadé que le peuple d’Alep était uni derrière un idéal politique progressiste qu’il fallait défendre à tous prix.
Entre les deux une incroyable bataille communicationnelle, où se distingue largement la propagande pro-Assad et pro-russe. Son audience a été considérable et elle mérite qu’on s’arrête un instant sur la manière dont le discours anti-impérialiste (et, en fait, anti-mainstream) a dégénéré au point de donner bonne conscience à ceux qui se rangent aujourd’hui à l’ombre d’un empire non moins terrifiant qu’est celui de Poutine.
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