Il n’est pas facile d’expliquer pourquoi et comment j’ai mené ce projet de documentaire, et j’ai longtemps hésité sur la manière de le faire.
Au départ, Acta non verba est né de plusieurs constats : celui de la montée des extrêmes droites en Europe, de leur renouvellement théorique et de leurs nouveaux visages ; celui aussi du désarroi de la gauche, de notre immobi- lisme et de tout ce qui nous coupe des réalités du monde qui nous entoure.
La mort de Clément Méric fut un vrai choc pour moi, tout comme son traite- ment médiatique. Je me suis rendu compte à cette occasion à quel point nous étions mal compris et mal organisés…
Aussi, pour moi, faire Acta non verba répondait à un besoin : dans un monde où le support visuel s’impose, j’ai voulu réaliser un documentaire qui parle de nos luttes, de ceux qui ne baissent pas les bras et qui continuent à expérimenter.
En présentant différents collectifs, en France et à l’étranger, j’ai voulu mon- trer nos projets et nos contradictions, mais surtout faire un état des lieux, donner la parole à ceux qui sont présents sur le terrain.
En réponse aux stéréotypes et aux fausses représentations que certains donnent de l’antifascisme, j’espère que ce documentaire, fait par des militants, permettra aux spectateurs de mieux comprendre nos raisons d’être, nos es- poirs, nos aspirations ainsi que la logique de nos actes.