Par Caravane pour le Rojava – Torino
Deux camarades de la Caravane pour le Rojava ont été arrêtés à la frontière turco-syrienne
Pendant la nuit entre le 20 et le 21 mai, des camarades qui faisant partie de la Caravane pour le Rojava ont essayé de rentrer en Turquie après avoir montré leur solidarité active au peuple du Rojava, emprisonné par l’embargo de la Turquie au nord et dans les autres directions par l’État Islamique.
La Caravane pour le Rojava avait pour objectif d’apporter une aides matériel à la ville de Kobane, même si ça passait par le risque de violer la fermeture des frontières turques : ils ont décidé de le faire avec la détermination et la tranquillité venant de la conscience de montrer leur solidarité à un peuple qui a tout donné pour défendre sa liberté et pour arrêter l’avancée de l’EIIL. Les membres de la Caravane ont donc décidé ensemble de ne pas respecter le blocage de la frontière, instauré d’une manière hypocrite : formellement contre l’Etat Islamique, mais en pratique comme instrument de répression du peuple kurde. C’est la même frontière qui ne laisse pas passer ni aides ni activistes vers Kobane, mais qui a laissé passer une voiture piégée qui a détruit plusieurs bâtiments à la fin de novembre.
Les activistes, avec le soutien de quelques habitants des alentours de Kobane, ont essayé de traverser le barbelé qui empêche le passage de personnes et de matériel entre les deux zones du Kurdistan, le Rojava libéré dans le territoire qui était syrien, et le Bakur, territoire kurde sous la domination de la Turquie. Cachés derrière les barbelés, les soldats de la gendarmerie turque (la police militaire) ont tendu une embuscade aux activistes, en tirant un coup de feu et en arrêtant deux Italiens, qui ont été amenés à la gendarmerie de frontière. Un jeune homme kurde a eu un destin tragiquement différent : les militaires turques l’ont frappé brutalement avec des bâtons, il lui ont enlevé ses chaussures, l’ont forcé à rentrer du coté du Rojava, et l’ont encore frappé avec des pierres.
Nous devons tous et toutes réfléchir sur le fait que les camarades kurdes risquent leur vie chaque jour pour permettre l’entrée d’activistes et aux journalistes internationaux. A partir du moment où nous avons traversé la frontière de barbelés surveillée par les tanks pour arriver à Kobane, nous sommes restés étonnés et touchés par l’hospitalité et la complicité que le peuple kurde nous a montré. Le peuple de Kobane est convaincu que le monde entier doit savoir ce que sont en train de subir ceux qui ont arrêté l’avancé de l’EIIL : le fait d’être les sujets d’une campagne de désinformation qui justifie un embargo absurde et qui empêche la reconstruction et la reprise d’une vie digne. Derrière une masque de fausse démocratie, la Turquie cache des informations tragiques au sujet de morts, de blessés, de tabassages et de cruautés de la part de la police envers les habitants des trois cantons du Rojava. En étant conscients que nos camarades kurdes sont les premiers qui risquent leur vie en traversant la frontière, nous croyons qu’il est fondamental de se mobiliser dans nos pays pour faire en sorte que l’embargo finisse.
Heureusement, le jeune homme a été retrouvé, blessé mais vivant, dans des camps près de la frontière et accompagné à l’hôpital. Les deux membres de la Caravane, après avoir passé la nuit en état d’arrestation dans la gendarmerie de frontière de Suruc, ont été conduit à Urfa, où se trouvent toujours emprisonnés. Les camarades turcs se sont tout de suit activés, avec les avocats du mouvement, pour les rencontrer dans une structure de détention de la police (pas une véritable prison), en constatant qu’ils vont bien. A partir des informations qu’on a, ils devraient rester en état d’arrestation pour 48 heures.
Ceux qui pensent de pouvoir arrêter la solidarité entre peuples vers Kobane et le Rojava, en imposant des pratiques fascistes et en empêchant la liberté de mouvement, se trompent lourdement. Leurs fusils ne réussiront pas à nous arrêter, nous continuerons à soutenir la lutte magnifique de ce peuple pour leur liberté.
Contre les frontières qui tuent, nos armes sont toujours, aujourd’hui comme hier, la solidarité et la fraternité.
LIBERTE POUR LES CAMARADES !
LE ROJAVA VAINCRA!
Les militants sont toujours en prison, il est presque certain que le temps maximum de 48 heures de délai pour leur libération, dont nous avons parlé ne sera pas respecté.
Caravane pour le Rojava – Torino
Contact mail: carovana_rojava@inventati.org