Ce n’est pas seulement par incompétence que le gouvernement gesticule, ment et improvise sans parvenir à juguler l’épidémie. C’est d’abord parce qu’il est tributaire d’un système. De la compétition capitaliste qui a conduit à démanteler le secteur des soins de santé, à délocaliser l’appareil productif, à saper la recherche scientifique au nom du profit à court terme. Et de ce constat, on ne peut que tirer des conclusions révolutionnaires.

Ce troisième « vrai faux confinement » peine à freiner la circulation du virus. Après ses dénégations ridicules, le gouvernement a fini, devant l’évidence, par fermer quelque temps les écoles. Mais pour ce qui est des entreprises, c’est le laisser-faire qui domine, aucun contrôle nécessaire afin de garantir la sécurité sanitaire des travailleur·euses. Pire, aucune sanction pour les patrons qui mettent sciemment leurs employé·es en danger de mort (Ab Inbev, STIB,…).
Les personnes, elles, sont de plus en plus sévèrement surveillées et réprimées. Les différentes mesures dites « sanitaires », comme le couvre feu, renforcent l’appareil répressif et ce sont les classes populaires, le plus souvent des personnes racisées, qui en payent le prix fort. La police tue, plus encore en temps de pandémie…


Les hôpitaux restent débordés : soins intensifs saturés, personnels soignants épuisés et méprisés : le « Fond des blouses blanches », et autres mesures, censés améliorer les conditions de travail font office de pansement sur une jambe de bois face aux besoins réels. La marchandisation de notre santé est toujours en cours, plus encore aujourd’hui qu’hier, avec l’endettement artificiel des institutions de soins et l’austérité maintenue sur les budgets. Rentabilité et économie restent les mots d’ordre. Les professionnel·les de la santé sont écœuré·es.


La lenteur de la vaccination met en lumière le schéma « socialisation des investissements, privatisation des profits » que nous subissons. Le développement de vaccins en un temps record a été possible grâce à des injections massives d’argent public, même si le « secret des affaires » interdit toute transparence à ce sujet… Ce qui compte, c’est qu’au final, les brevets sont la propriété privée de groupes capitalistes, empêchant ainsi la libre production des vaccins, créant la pénurie et faisant monter les prix.


La vague de licenciements et l’explosion du chômage se poursuivent. Souvent, les entreprises prennent prétexte de la crise épidémique pour restructurer, après avoir encaissé de volumineuses aides publiques sans aucune contrepartie, après avoir tiré profit du travail de leurs salarié·es pendant des années. 
La pandémie a aggravé l’exploitation des femmes et les a exposées, bien plus que les hommes, aux risques sanitaires. Exploitées à travers la double journée de travail, salarié et reproductif, augmentée par un confinement inégalitaire. Exposées à travers le travail en première ligne : celui des soins et d’autres métiers essentiels comme la grande distribution ou l’enseignement. Elles sont également les plus touchées par les bas salaires et le chômage. Enfin, avec le confinement et l’assignation généralisée à domicile, les femmes ont du faire face à des violences conjugales exacerbées.

La situation sanitaire aura aussi accentuées les violences faites aux enfants, et ce particulièrement à celles et ceux qui ne trouvent pas au sein de leurs familles des semblables, comme les enfants queer. La maltraitance trouvant dans l’école à domicile un terreau fertile, l’isolement des personnes dites mineures entraine davantage de détresses psychologiques parfois irréversibles, comme quand l’issue est le suicide. Il ne fait aucun doute que la fermeture des lieux de liberté et d’évasions pour nos communautés queer est source de dangers, quand il s’agit de recourir à la marginalité en se mettant hors la loi pour pratiquer le travail du sexe, mais aussi, comme nous l’avons vu, quand des personnes LGBT se font tuer pour ce qu’elles sont, car ne trouvant plus d’espaces sûrs pour socialiser entre elles en toute sécurité.

Face à ce gâchis, imposons des mesures de bon sens (donc révolutionnaires!)

Pour le système de santé :

  • socialisation de l’ensemble du secteur de la santé, fin du financement à l’acte ;
  • socialisation de l’industrie pharmaceutique ;
  • annulation des brevets sur les vaccins, qui doivent basculer dans le domaine public.

Pour la solidarité et la protection sociale :

  • réquisition des logements vides ;
  • accès aux minimas sociaux pour toutes et tous ;
  • refinancement de la Sécurité Sociale, refus de payer la « dette Covid ».

Contre le chômage et les licenciements :

  • droit de veto des travailleuses et travailleurs sur les licenciements collectifs ;
  • réquisition/autogestion des entreprises qui ferment alors qu’elles sont viables ;
  • renforcement et inconditionnalité des allocations de chômage et les pensions.

Contre les politiques sécuritaires, les violences policières et la surveillance de masse.