Pas d’islamophobie au nom des idées libertaires!

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Par Nicolas Pasadena

Samedi 15 mars 2014, lors du rassemblement commémorant les 10 ans de la loi du 15 mars 2004 dite « sur les signes religieux ostentatoire » (dans les faits une loi contre les jeune filles portant le foulard islamique), des militant-e-s libertaires ont décidé d’apparaître avec une banderole portant le slogan « Libertaires​ contre l’islamophobie ». Si nous avons pris cette initiative, c’est qu’il arrive parfois que la rhétorique libertaire soit utilisée, y compris dans notre propre mouvement, pour justifier un positionnement anti-islam.

Depuis 10 ans et la première loi anti-voile, se propagent sur les plateaux télévisés et dans plusieurs organes de presse des propos qui heurtent les militant-e-s libertaires que nous sommes. Nous, libertaires contre l’islamophobie, sommes souvent aussi engagé-e-s sur le terrain des luttes antiracistes, des luttes des quartiers populaires, contre les crimes et violences policières, dans la solidarité avec la Palestine, ou encore dans le combat féministe radical…

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Le communisme, projet viable ou utopie irréaliste ?

Par Mario Lafaye (CAL-BXL)

946826_132802043590506_1338901024_nMalgré la chute du bloc soviétique, malgré la révélation au public des crimes du stalinisme et des conditions de vie atroces (y compris pour les travailleurs) dans les dictatures du bloc de l’Est, une partie de la population rejette encore le capitalisme et propose envers et contre tout un projet communiste comme alternative. Qui donc sont ces militants qui semblent fous ?

Certains diront qu’il s’agit d’anciens privilégiés nostalgiques qui s’accommodaient du manque de liberté, car ces régimes leur assuraient une vie tranquille. Pourtant parmi les militants communistes, une bonne partie est née après 1989 et vient de pays n’ayant jamais fait partie du bloc de l’Est. D’autres diront que ce sont de jeunes idéalistes qui choisissent le projet communiste pour se donner une attitude de rebelle. « C’est vrai », diront-ils « moi aussi quand j’étais jeune j’étais trotskiste, Guévariste, etc., mais après je suis revenu à la raison ». Pourtant la difficulté de la vie de militant (coût en temps, en argent, répression policière, etc.) aurait dû venir facilement à bout de l’unique envie qu’auraient ces jeunes de passer pour des rebelles.

En réalité, la raison qui explique l’existence de militants communistes (notamment parmi les jeunes) encore de nos jours est bien plus simple : le système capitaliste ne permet pas d’offrir des conditions de vie décentes à toute la population et le projet communiste représente toujours une alternative viable.

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Derrière l’antisionisme, un humanisme

Par Julien Clamence (AL Bruxelles)

maja1_largeLe flou sémantique et le silence sont devenus les armes privilégiées du statu quo. Troubler notre compréhension du monde pour mieux imposer une vision unique, réductrice et meurtrière, voilà la méthode employée chaque jour, directement ou indirectement, par nos faiseurs d’opinions. La question palestinienne et le massacre perpétré à Gaza depuis plusieurs semaines ont été l’occasion de nous rappeler cette réalité. Comme d’habitude, les propagandistes jouent aux marionnettistes avec les cadavres et des « personnalités publiques » lancent des anathèmes et des accusations d’antisémitisme sans retenue ni intelligence. Au cœur de ce problème, celui d’une lutte : l’antisionisme.

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[International] Ni Ukrainien, ni Russe ! Développons notre propre camp, le troisième camp, celui de la révolution sociale !

Par Třídní válka (Guerre de classe), août 2014

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Lorsque nous avons écrit il y a un quelques mois dans notre texte « Préparatifs de guerre entre l’Ukraine et la Russie – Show ou réalité ? »i que les conditions d’une nouvelle guerre mûrissaient en Ukraine, beaucoup de camarades ont exprimé des doutes ou même des désaccords avec une telle affirmation catégorique. Maintenant nous pouvons affirmer que le conflit en Ukraine a clairement permuté de la phase « froide » à la phase « chaude » et que ce à quoi nous assistons actuellement dans l’est du pays, c’est la guerre sous toutes ses définitions. De Lougansk à la frontière avec la Russie jusque Marioupol sur la côte de la mer Noire, ce sont deux forces militaires qui se mesurent dans des affrontements quotidiens en essayant d’étendre la zone sous leur contrôle, ils se battent au sol ainsi que dans les airs, à la campagne ainsi que dans les centres industriels, l’artillerie fait pleuvoir des obus sur des villages, l’aviation bombarde des villes (sous le prétexte que leurs ennemis utilisent les habitants comme boucliers humains), des hommes, des femmes, des enfants meurent sous les bombes et les missiles… En quatre mois de conflit armé, plus de 2.000 civils et militaires sont morts et 6.000 autres ont été blessés ; 117.000 prolétaires ont été déplacés dans le pays et 730.000 autres ont trouvé refuge en Russie. Au moment de boucler cet article, les cadavres jonchent les rues de Donetsk, pris dans l’étau de l’offensive gouvernementale.

Dans le même texte, nous avons aussi écrit que la seule réponse du prolétariat à la guerre, c’est d’organiser et de développer le défaitisme révolutionnaire, c.-à-d. de refuser dans la pratique de rejoindre l’un ou l’autre camp, mais au contraire d’établir des liens entre prolétaires des deux côtés du conflit à travers la lutte contre les deux bourgeoisies. Et même sur ce terrain, les choses se sont développées, notre texte mérite dès lors (trois mois après sa publication) un post-scriptum.

Ce texte est basé sur des informations puisées à différentes sources (que nous citons en notes), des blogs militants comme des média officiels. Cette courte description des événements en Ukraine nous a demandé des heures d’un travail prudent, de collecte d’informations, de lecture de textes, de vision de vidéos, de comparaison de différentes données, etc. Nous voudrions souligner deux choses : primo, le fait que les événements que nous décrivons ici ne furent pas couverts par France Télévision ou Euronews ne signifie pas qu’ils n’ont pas eu lieu, que nous les ayons inventés (diverses sources gauchistes mais aussi les média ukrainiens et russes les ont décrits). Secundo, il est clair que les informations que nous avons obtenues d’Ukraine sont chaotiques, incomplètes et parfois contradictoires. Cependant, cela ne signifie pas que nous devrions abandonner notre tentative de saisir ce qui se passe là-bas. Nous sommes persuadés que nous devons opposer aux informations sélectives de l’État la position critique et radicale du mouvement anticapitaliste ; nous devons développer et partager les informations et les analyses qui comprennent le monde à travers le prisme de la perspective de le révolutionner.

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1992 : No Justice, no peace. Les émeutes « Rodney King »

 

Par Nicolas Pasadena (commission antiraciste d’AL)

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Les émeutes de Los Angeles débutent après l’acquittement des policiers impliqués dans le tabassage de Rodney King, et touchent de plein fouet une Amérique blanche et riche, qui célèbre au début des années 1990 le triomphe du modèle américain. Ces révoltes, suivies en direct par toute la planète, sont révélatrices du nouvel ordre social.

L’événement que constituent les émeutes de Los Angeles n’est pas toujours apprécié à sa juste importance. Pourtant la situation générale des prolétaires racisés états-uniens de 1992 n’est pas sans écho ailleurs dans le monde après trente ans de libéralisme économique.

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Harana Paré (historien) : «  C’est la révolte qui a fait exister les Noirs d’Amérique  »

Propos recueillis par Tony Montana

 

 

black_panther_ladiesHarana Paré est professeur d’histoire-géographie et militant au MRAP, à l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (Afaspa) et au collectif communiste Polex (Politique extérieure). Militant anti-impérialiste, internationaliste et anticapitaliste, il revient pour nous sur les origines et enseignements du mouvement d’émancipation noir américain.

AL : Peux-tu te présenter pour les lecteurs et lectrices d’AL ?

Harana Paré : Je suis originaire du Burkina Faso. Après des études secondaires, je poursuis mes études à Oran (Algérie) en 1975-76. Je suis d’une génération qui a admiré la lutte armée de décolonisation en Algérie. Au lycée, on était sensibles à l’anti-impérialisme et à l’internationalisme. On lisait Fanon, Césaire, Nkrumah, Anta-Diop… J’exerce de 1980 à 1985 comme professeur à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). La République démocratique populaire (RDP) de Thomas Sankara bat alors son plein, le pays connaît de grandes mobilisations populaires enthousiastes. Sankara est assassiné en octobre 1987 : les pressentiments d’une telle évolution m’ont poussé à l’exil en France bien avant, en octobre 1985, où depuis je vis, travaille et milite.

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