Frédéric Lordon, de République à Nation

Par Benoit (AL Montpellier) pour Le Pressoir

Commons Wikipedia

Frédéric Lordon, né en 1962, est un économiste et philosophe français. Il semble qu’il se soit imposé, à Paris, comme l’un des inspirateurs, sur le plan théorique, du mouvement des Nuits Debout. Il se présente comme un intellectuel engagé, proche du peuple et des travailleurs exploités. Mais avant d’en venir à l’analyse du phénomène Lordon, voyons d’où il vient.

1985 : il sort ingénieur de la prestigieuse Ecole nationale des ponts et chaussées avant de poursuivre à l’Institut supérieur des affaires.
Il reconnaît lui-même qu’à cette époque, il n’avait qu’un objectif : gagner plein d’argent, devenir patron.

Puis, il renonce à ce projet, qui lui aura semblé un peu vain selon ses dires, pour choisir la voie des livres. D’abord électeur de droite, il passe chez les communistes et se tourne vers la recherche. Il choisit l’économie, désireux de prendre un point de vue critique sur le monde social.
Il a été proche de Jacques Sapir, puis il s’en est éloigné, en particulier lorsque celui-ci s’est rapproché des mouvements souverainistes d’extrême droite (Debout la France).

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La loi travail, ultime stade de la crise capitaliste

Flo (AL Marne)

DSCF0976En Belgique comme en France, les mesures défendues le gouvernement s’inscrivent dans un long processus de mesures néolibérales visant à accroître les profits, diminuer les salaires et saper la protection sociale. Cette volonté de profit s’inscrit dans le contexte d’un capitalisme en crise, dont les solutions palliatives ont démontré leurs limites. À nous d’inscrire les combats d’aujourd’hui dans le cadre d’un projet de société émancipée dans l’avenir.

La loi travail s’inscrit dans la continuité des réformes néolibérales menées par les gouvernements successifs depuis le tournant marqué par la mise en place du gouvernement Martens-Gol en 1982. La crise de 1974 s’est traduite par le constat de l’échec des politiques keynésiennes (investissements de l’État pour stimuler la production et la consommation) et redistributives (hausses des salaires), dont les limites se sont révélées dans les années 1980. La chute des taux de profit et les ralentissements de la croissance ont entraîné l’impossibilité d’assurer à la fois investissement, protection sociale et remboursement de la dette croissante de l’État, liée aux politiques sociales keynésiennes d’avant crise.

Le projet néolibéral était alors de redresser les taux de profit par tous les moyens, en jouant sur tous les leviers d’augmentation de la plus-value, c’est-à-dire sur tout ce qui permet de produire autant ou plus sans dépenser davantage, ou en dépensant moins, notamment au niveau des salaires. En découlent des politiques visant la flexibilité à l’embauche et la facilitation des licenciements, la diminution des salaires, l’augmentation du temps de travail sans hausse de salaires, l’intensification des cadences, la hausse de la productivité technique, les délocalisations. En découlent aussi les logiques de démantèlement des acquis salariaux, les réductions de taxes sur les entreprises, (en réduisant les budgets des services de l’État), ainsi que les cadeaux fiscaux faits aux patrons (pour stimuler la production et l’embauche).

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E-travail : l’uberisation une nouvelle ère d’exploitation

Par Marco (AL Paris nord-est)

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Le Turc mécanique d’Amazon.

Des ingénieurs délocalisés des grandes firmes d’Internet aux petites mains payées à la pièce, le monde du numérique offre de nouvelles opportunités aux capitalistes pour se faire de l’argent sur le dos des travailleurs en contournant les lois de protection des salarié-e-s en vigueur sur les territoires.

Vous êtes vous déjà demandé comment des plateformes Internet offrant avant tout du contenu produit par les utilisateurs (Facebook, YouTube, par exemple) se débrouillaient pour que jamais, dans votre fil d’actualité ou entre deux vidéos de chat, ne s’égare une spectaculaire photo porno ou un appel à la haine raciale ? Naturellement, direz-vous : des robots, des algorithmes.

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L’hypothèse grecque. Sur les luttes, les alternatives et le dégouvernement

Par Organisation Socialiste Libertaire – Lausanne – Février 2015

10526007_810347929018692_2869869300897579126_nSYRIZA cherche un chemin pour satisfaire, au moins en partie, aux revendications qui l’ont porté au pouvoir et pour desserrer l’étreinte de la dette sur la Grèce. Cette gauche radicale, désormais «de gouvernement», arrive aux affaires en coalition avec les nationalistes de droite de AN.EL et après une victoire électorale certes significative, mais qui fait de la coalition une force majoritaire du point de vue parlementaire mais minoritaire dans la société.

La victoire de SYRIZA est un événement politique, non seulement pour la Grèce, mais pour l’Europe. Il s’agit d’une avancée importante dans la période que nous traversons. Le positionnement politique d’une fraction importante du salariat et du peuple, fût-il à travers le vote et la politique de délégation, n’est pas rien. Il y a un engagement des classes populaires dans ce processus politique. Ne pas sous-estimer cette expression, ne pas la mépriser est nécessaire. Cela n’enlève rien à la fermeté et à la clarté d’une politique qui opte pour l’autonomie populaire. L’action directe de masse, la prééminence du rapport de force sont premières. La question centrale est de viser toujours le déploiement du contre-pouvoir, de la contre-hégémonie, avec à la clef la construction du pouvoir populaire.

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Mondial de foot : Carton rouge pour l’État brésilien !

10452327_698528110203443_4684212221822679339_nDepuis le 5 juin, les salarié-es du Métro de São Paulo sont en grève reconductible. Cette grève s’insère dans de puissants mouvements sociaux qui touchent tout le Brésil depuis des mois.

Les énormes sommes d’argent dépensées par les pouvoirs publics brésiliens pour satisfaire les demandes de la FIFA et des multinationales qui s’en mettent plein les poches à l’occasion de la Coupe du monde de football tranchent avec la pauvreté, la précarité, l’exclusion, qui demeure le lot quotidien de millions d’habitant-es de ce pays.

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Point de vue : Crise du capitalisme et fausses solutions

Par Wil (AL Paris-Nord-Est)

Marx_est_mortLe principal reproche que l’on peut adresser aux « réformistes » ne vise pas la modestie de leurs revendications. La contestation du réformisme réside dans l’affirmation de son caractère illusoire et fondamentalement irréaliste dans la conjoncture de crise du capitalisme.

Ce qui fonde un positionnement révolutionnaire, c’est la reconnaissance de l’impossibilité de réformes durables dans un sens favorable au grand nombre. Cette impossibilité n’est pas « politique ». Des réformes provisoires pourraient être mises en œuvre à la faveur d’une modification du rapport de force, mais elles échoueraient immanquablement à plus ou moins brève échéance. Plus précisément, si des latitudes existent lorsque l’accumulation connaît une dynamique forte, ce n’est plus le cas quand manifestement cette dynamique s’essouffle.

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