Histoire : sur les origines du drapeau rouge et noir

Par Miguel Chueca

1936cntD’où vient le drapeau rouge et noir, emblème du communisme libertaire et de l’anarcho-syndicalisme ? Il semble que les sources soient multiples puisqu’on en relève les premières utilisations, à des époques différentes, en Italie, en France et en Espagne, sans qu’un lien puisse être établi entre ces différentes apparitions. Comme si, en plusieurs occasions, une association instinctive avait été réalisée entre le rouge du mouvement ouvrier, et le noir de l’anarchisme.

Depuis la publication de l’Histoire du drapeau rouge de Maurice Dommanget [1], on n’ignore à peu près rien de l’histoire d’un emblème qui, apparu longtemps avant la naissance du mouvement ouvrier, en devint le signe de ralliement par excellence, y compris au sein des groupes issus du courant anti-autoritaire de la PremièreInternationale, qui l’arborent même bien après l’apparition du drapeau noir [2], au début des années 1880. Pour ce dernier, on sait qu’il doit sa popularisation comme emblème du mouvement anarchiste à Louise Michel – la même, pourtant, qui “avait combattu si vaillamment sous les plis de l’étendard communaliste” [3] –, bien que le mérite de son introduction en revienne aux libertaires de Lyon qui, avant la “bonne Louise”, revendiquèrent le drapeau des canuts de 1831.

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Islamophobie en France: Dix ans de construction du «  problème musulman  »

Par Nicolas Pasadena (commission antiraciste)

1236886_593480094071162_1971563677_nUne décennie après la première loi sur les « signes religieux ostentatoires », qui visait en fait le foulard islamique, la construction du « problème musulman » n’a fait que prospérer, véritable cheval de Troie du racisme.

En 2003, le voile refit une entrée fracassante dans le débat, en pleine période post-11 septembre. Un débat d’une année entière conduira à la proclamation, le 15 mars 2004, de la loi d‘interdiction des signes religieux ostentatoires dans les écoles, collèges et lycées publics. Depuis, cela ne s’est pas arrêté : en 2009-2010 (à l’occasion simultanée d’un débat sur l’identité nationale et de la réforme des retraites) ce sera l’interdiction du nikab qui occupera le débat toute une année. Puis la circulaire Chatel interdisant aux mères voilées d’accompagner des enfants pour les sorties scolaires. Dernièrement, ce fut à l’université qu’il fut proposé de l’interdire.

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Politique gouvernementale : Le socialo-racisme ou la gauche coloniale

Par Nicolas Pasadena (commission antiraciste)

Semaine Anticoloniale 2013 : manif du 2 mars
Semaine Anticoloniale 2013 : manif du 2 mars

Comment peut-on être de « gauche » et justifier la politique raciste menée par ce gouvernement ? Si les arguments nationalistes et identitaires simplistes sont facilement mobilisables à droite, à gauche, il s’agit plutôt de faire appel aux grands combats émancipateurs, menacés par l’envahisseur immigré !

Comme le mandat de Hollande nous le rappelle bien, la gauche n’est pas antiraciste par nature. La responsabilité des gauches dans les crimes et entreprises coloniales d’hier et d’aujourd’hui ne sont pas des accidents. Aujourd’hui, l’imaginaire colonial y est remobilisé afin de légitimer les mêmes lois que la droite.

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Pour en finir avec l’illusion électoraliste

Par Mario Lafaye (CAL BXL)

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Dans deux mois un grand événement politique va survenir en Belgique. Il s’agit bien sûr des élections de Mai 2014 qui se dérouleront à presque tous les échelons de pouvoir de notre pays (fédérales et régionales) ainsi qu’au niveau Européen. Celles-ci auront lieu dans un contexte de crise économique, d’austérité, de destruction de notre sécurité sociale (synonyme d’attaques contre le prolétariat) et de conflits sociaux de plus en plus tendus. Beaucoup de travailleurs avaient voté pour le parti « socialiste » (PS) aux élections précédentes dans l’espoir que celui-ci, une fois au gouvernement, les protégerait des effets néfastes d’une crise qu’ils n’ont pas causés. Ces électeurs ont vus leurs espoirs déçus lorsque le PS s’est fait l’allié des partis de droite dans la destruction de l’état social. Suite à leur déception beaucoup de ces travailleurs se sont détournés du PS pour chercher un groupe plus à gauche qui défendrait mieux leurs intérêts. Pour répondre à leurs attentes, tous les partis de gauche (du PTB aux multiples partis Trotkistes) ont décidé (certes avec des buts et des tactiques différentes) de rentrer dans le paradigme électoral à l’exception des groupes politiques libertaires[1] qui ont toujours refusé catégoriquement de jouer le jeu électoral. La position des libertaires à ce sujet est souvent mal comprise et fait l’objet de multiples préjugés. Les libertaires seraient au mieux des utopistes incapables de faire un compromis entre leurs idées révolutionnaires et une « tactique efficace » pour les défendre. Au pire ils seraient « d’éternels mécontents » incapables de proposer des solutions positives et concrètes aux problèmes sociaux. Il est donc plus que temps aujourd’hui de tordre le coup à ces préjugés et d’expliquer clairement la position libertaire sur la participation au cirque électoral qui a lieux dans le système capitaliste.

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Maxime Gorki et la naissance du socialisme

Par Julien Clamence

PHO7d333b90-10ca-11e3-8133-ebcfdc2d21a4-805x453Comment s’est constitué le mouvement ouvrier ? Voilà une question fondamentale et que chaque révolutionnaire finit immanquablement par se poser. En effet, nos oligarchies libérales, aussi terriblement inégalitaires soient-elles, sont le produit d’une lutte, parfois très violente, entre les différentes élites qui alternent au sommet des États et le mouvement ouvrier qui en constituait les bases. Ce qu’on appelle parfois trop simplement la lutte des classes n’est pas une simple opposition sociologique ou un combat à mort pétrifié à travers les temps historiques. Leurs interactions forgent  une dynamique, une dialectique. Toute personne qui souhaite comprendre le monde tel qu’il est, tel qu’il aurait pu être et tel qu’il sera, doit interroger l’histoire et la considérer comme l’évolution forcée et contrainte du capitalisme soumis au changement par le mouvement ouvrier et la constellation politique socialiste.

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Nationalisation, privatisation, socialisation, autogestion : le droit de propriété en question

Par Catherine Lebrun, Christian Mahieux

Nationalisation, privatisation, socialisation, autogestion… Le syndicalisme ne peut pas faire l’économie d’approfondir ces questions car elles sont au cœur de tout projet de transformation sociale radicale.

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Au-delà des positions de principe de lutte contre le système capitaliste, les réponses et les stratégies alternatives à construire doivent prendre la mesure de l’évolution du capitalisme et des conditions concrètes dans lesquelles se mènent la lutte des classes. Elles reposent sur la nécessaire articulation entre revendications immédiates et changements structurels, entre revendications et construction du rapport de force pour les faire aboutir, entre projet alternatif et formes d’action (démocratie ouvrière, démocratie dans les luttes, grèves de masse, grèves reconductible, autonomie des mouvements sociaux, conséquences politiques concrètes des luttes, etc.)

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