Italie : Crise sociale et poussée réactionnaire

Par Marius (AL Toulouse)

Où en est l’Italie ? Appauvrissement de la population, « crise démocratique », recompositions politiques… Un contexte de désespoir des classes populaires et de succès électoral de la droite dure et de démagogues en tout genre.

Début mars, l’Italie votait pour les élections législatives, alors que l’économie du pays tourne au ralenti avec un taux de chômage de 10,8 % et des inégalités de revenus parmi les plus fortes de la zone euro.

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Daniel Guérin, la contestation permanente

Par David Berry, historien (université de Loughborough)

6a00d8341cc27e53ef0115708498eb970b-600wiHistorien engagé, socialiste révolutionnaire (marxiste et libertaire), anticolonialiste, antifasciste, antiraciste, antimilitariste, militant de l’émancipation homosexuelle… Il n’est pas aisé de résumer en quelques mots la contribution intellectuelle et militante de Daniel Guérin au mouvement révolutionnaire, telle a été la diversité de ses engagements pendant plus d’un demi siècle.

Né le 19 mai 1904, Daniel Guérin sera de tous les combats, jouant souvent un rôle de pionnier. Son Fascisme et grand capital de 1936, par exemple, rédigé sur le conseil de Simone Weil et d’autres amis antifascistes et inspiré par les travaux de Léon Trotsky, d’Andres Nin et d’Ignazio Silone, sera une des premières études scientifiques du fascisme, et reste pour beaucoup son chef-d’œuvre.

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Ukraine : Cinquante nuances de brun

Par SAT – Syndicat Autonome des Travailleurs [ Traduction : XYZ / OCLibertaire ]

ukraineprotests123Le renversement du régime autoritaire de Ianoukovitch ne signifie nullement, pour nous, la fin de notre combat. Les nouveaux dictateurs s’empressent de prendre la place du Parti des Régions. Ils n’hésiteront à s’appuyer non seulement sur les agences de sécurité considérablement affaiblies, mais aussi sur les militants d’extrême droite. Le régime de l’arbitraire en matière de police et de poursuites judiciaires méritait absolument d’être renversé, mais maintenant, une nouvelle période de terreur, qui sera justifiée idéologiquement, peut arriver.

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Pour en finir avec l’illusion électoraliste

Par Mario Lafaye (CAL BXL)

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Dans deux mois un grand événement politique va survenir en Belgique. Il s’agit bien sûr des élections de Mai 2014 qui se dérouleront à presque tous les échelons de pouvoir de notre pays (fédérales et régionales) ainsi qu’au niveau Européen. Celles-ci auront lieu dans un contexte de crise économique, d’austérité, de destruction de notre sécurité sociale (synonyme d’attaques contre le prolétariat) et de conflits sociaux de plus en plus tendus. Beaucoup de travailleurs avaient voté pour le parti « socialiste » (PS) aux élections précédentes dans l’espoir que celui-ci, une fois au gouvernement, les protégerait des effets néfastes d’une crise qu’ils n’ont pas causés. Ces électeurs ont vus leurs espoirs déçus lorsque le PS s’est fait l’allié des partis de droite dans la destruction de l’état social. Suite à leur déception beaucoup de ces travailleurs se sont détournés du PS pour chercher un groupe plus à gauche qui défendrait mieux leurs intérêts. Pour répondre à leurs attentes, tous les partis de gauche (du PTB aux multiples partis Trotkistes) ont décidé (certes avec des buts et des tactiques différentes) de rentrer dans le paradigme électoral à l’exception des groupes politiques libertaires[1] qui ont toujours refusé catégoriquement de jouer le jeu électoral. La position des libertaires à ce sujet est souvent mal comprise et fait l’objet de multiples préjugés. Les libertaires seraient au mieux des utopistes incapables de faire un compromis entre leurs idées révolutionnaires et une « tactique efficace » pour les défendre. Au pire ils seraient « d’éternels mécontents » incapables de proposer des solutions positives et concrètes aux problèmes sociaux. Il est donc plus que temps aujourd’hui de tordre le coup à ces préjugés et d’expliquer clairement la position libertaire sur la participation au cirque électoral qui a lieux dans le système capitaliste.

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L’action directe d’Emile Pouget.

Ce qu’on entend par « Action directe »

PougetL’Action directe est la symbolisation du syndicalisme agissant. Cette formule est représentative de la bataille livrée à l’exploi­tation et à l’oppression. Elle proclame, avec une netteté qu’elle porte en soi, le sens et l’orientation de l’effort de la classe ouvrière dans l’assaut livré par elle, et sans répit, au capitalisme.

L’Action directe est une notion d’une telle clarté, d’une si évi­dente limpidité, qu’elle se définit et s’explique par son propre énoncé. Elle signifie que la classe ouvrière, en réaction constante contre le milieu actuel, n’attend rien des hommes, des puissances ou des forces extérieures à elle, mais qu’elle crée ses propres con­ditions de lutte et puise en soi ses moyens d’action. Elle signifie que, contre la société actuelle qui ne connaît que le citoyen, se dresse désormais le producteur. Celui-ci, ayant reconnu qu’un agrégat social est modelé sur son système de production, entend s’attaquer directement au mode de production capitaliste pour le transformer, en éliminer le patron et conquérir ainsi sa souverai­neté à l’atelier – condition essentielle pour jouir de la liberté réelle.

Négation du démocratisme

L’Action directe implique donc que la classe ouvrière se ré­clame des notions de liberté et d’autonomie au lieu de plier sous le principe d’autorité. Or, c’est grâce au principe d’autorité, pivot du monde moderne – dont le démocratisme est l’expression der­nière – que l’être humain, enchaîné par mille liens, tant moraux que matériels, est châtré de toute possibilité de volonté et d’initiative.

De cette négation du démocratisme, mensonger, et hypocrite, et forme ultime de cristallisation de l’autorité, découle toute la méthode syndicaliste. L’Action directe apparaît ainsi comme n’étant rien d’autre que la matérialisation du principe de liberté, sa réalisation dans les masses : non plus en formules abstraites, vagues et nébuleuses, mais en notions claires et pratiques, généra­trices de la combativité qu’exigent les nécessités de l’heure ; c’est la ruine de l’esprit de soumission et de résignation, qui aveulit les individus, fait d’eux des esclaves volontaires, – et c’est la floraison de l’esprit de révolte, élément fécondant des sociétés humaines.

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Ni PTB, Ni PS : pour l’autonomie politique de notre syndicat !

Par Julien Alinsky, Alex Hypate et Gary Doquié, militants syndicalistes FGTB

FGTBEn cette veille d’élections, on s’intéresse beaucoup au petit monde de la gauche, et particulièrement à notre syndicat, la FGTB. Ce qui captive, c’est de savoir pour qui notre cœur balancera au jour des élections. Enfin… on ne s’intéresse pas tellement aux travailleurs en tant que tels : ce qui est attendu, c’est le nom du parti pour lequel les bonzes syndicaux vont appeler à voter. Ou à ne pas voter. Pendant ce temps, les partis jouent la surenchère : PS par-ci, PTB par-là… Et nous, les syndicalistes, sommes les moutons à convaincre. Exaspérés par ce débat où deux partis vont potentiellement se partager des voix à gauche, notre collectif de syndicalistes a décidé de faire entendre sa voix : il est temps d’en finir avec le syndicalisme de parti ! Continue reading « Ni PTB, Ni PS : pour l’autonomie politique de notre syndicat ! »

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